Cet article date de plus de cinq ans.
En Libye, des sites antiques classés au patrimoine mondial de l’UNESCO sont menacés par les combats
Depuis 2017 et l’intensification des combats entre milices rivales en Libye, la communauté internationale craint pour la conservation de plusieurs sites archéologiques inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO (entre 1982 et 1985). Les combats ont déjà gravement altéré plusieurs d’entre eux. Une tragédie historique qui se déroule sous les yeux d’une humanité impuissante.
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Temps de lecture : 2min
Reportage : S. Perez / S. Agrabi / C. Ricco / J. Cohen-Olivieri
On l’a baptisée la Rome de l’Afrique. Construite au 1er siècle, avant Jésus Christ, Leptis Magna a jadis concurrencé par sa richesse et sa beauté la puissante Rome. Aujourd’hui, la cité antique est envahie par les mauvaises herbes. Pire, les colonnes de granit qui soutenaient l’église menacent de s’effondrer. Rongées par le sable et le vent, elles ont perdu un quart de leur matière. Le conservateur du site ne peut que constater. L’instabilité qui règne dans le pays ne permet plus l’entretien du patrimoine archéologique. Les équipes étrangères et notamment italiennes qui travaillaient ici jusqu’à présent ne viennent plus.
Pourtant Leptis Magna est relativement épargnée. Les habitants de la région ont réussi à la préserver des combats entre milices armées. Sabratha n’a pas eu cette chance. Le site situé à 70 km de Tripoli porte aujourd’hui les stigmates des affrontements. Les façades des monuments sont constellées d’impacts de balles. L’Histoire défigurée. Dans les galeries à colonnades de l’amphithéâtre, les snipers ont remplacé les spectateurs. Mokhtar Salah Maloul, le gardien du site, raconte des années de guerre et la menace islamiste, toujours présente : "Moi j'ai peur de Daech. Je sais qu'ils peuvent surgir ici un jour ou l'autre. Mais on ne veut pas partir. Notre histoire est née ici, si on perd ce lieu historique, c'est aussi notre mort".
En 2016, l’UNESCO a placé les cinq sites libyens (Cyrène, Leptis Magna, Sabratha, Tadrart Acacus et Ghadamès) sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Depuis, l’organisation a réitéré ses inquiétudes notamment vis-à-vis du site de Sabratha, rappelant les dispositions de la Convention de La Haye de 1954 concernant la protection des biens culturels en cas de conflit armé. Pas sûr que cela suffise à sauver ces chefs d’œuvres en péril.
On l’a baptisée la Rome de l’Afrique. Construite au 1er siècle, avant Jésus Christ, Leptis Magna a jadis concurrencé par sa richesse et sa beauté la puissante Rome. Aujourd’hui, la cité antique est envahie par les mauvaises herbes. Pire, les colonnes de granit qui soutenaient l’église menacent de s’effondrer. Rongées par le sable et le vent, elles ont perdu un quart de leur matière. Le conservateur du site ne peut que constater. L’instabilité qui règne dans le pays ne permet plus l’entretien du patrimoine archéologique. Les équipes étrangères et notamment italiennes qui travaillaient ici jusqu’à présent ne viennent plus.
Pourtant Leptis Magna est relativement épargnée. Les habitants de la région ont réussi à la préserver des combats entre milices armées. Sabratha n’a pas eu cette chance. Le site situé à 70 km de Tripoli porte aujourd’hui les stigmates des affrontements. Les façades des monuments sont constellées d’impacts de balles. L’Histoire défigurée. Dans les galeries à colonnades de l’amphithéâtre, les snipers ont remplacé les spectateurs. Mokhtar Salah Maloul, le gardien du site, raconte des années de guerre et la menace islamiste, toujours présente : "Moi j'ai peur de Daech. Je sais qu'ils peuvent surgir ici un jour ou l'autre. Mais on ne veut pas partir. Notre histoire est née ici, si on perd ce lieu historique, c'est aussi notre mort".
En 2016, l’UNESCO a placé les cinq sites libyens (Cyrène, Leptis Magna, Sabratha, Tadrart Acacus et Ghadamès) sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Depuis, l’organisation a réitéré ses inquiétudes notamment vis-à-vis du site de Sabratha, rappelant les dispositions de la Convention de La Haye de 1954 concernant la protection des biens culturels en cas de conflit armé. Pas sûr que cela suffise à sauver ces chefs d’œuvres en péril.
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