Un siècle après sa disparition, dans la tête de Gustave Eiffel, l'ingénieur génial
C’est l’homme qui a aidé Paris à s’approcher un peu plus près des étoiles. Sa tour de 300 mètres est devenue son plus glorieux symbole. Pour la construire, Gustave Eiffel a misé sur un principe simple : l’assemblage de pièces de fer grâce à des rivets chauffés à blanc qui, en refroidissant, se rétractent, assurant un serrage optimal. Comme un jeu de construction.
"Rien que sur la Tour Eiffel, il y a 2,5 millions de rivets, précise Savin Yeatman-Eiffel, arrière-arrière-arrière-petit-fils de Gustave Eiffel, et commissaire de l’exposition Eiffel, toujours plus haut, de retour le 4 octobre sur le parvis de la Tour. "Il n’est pas le seul à utiliser des rivets, mais il va en faire quelque chose d’exceptionnel. C’est sa marque de fabrique."
La technique a ainsi été éprouvée sur les innombrables ponts qu’Eiffel a laissés dans le monde entier, comme le Maria Pia, à Porto (Portugal), ou encore le viaduc de Garabit, dans le Cantal.
La tour Eiffel, projet controversé
Grâce à l’escrime, qu’il pratiquait, Gustave Eiffel a développé un sens aigu du combat, qui lui sera fort utile pour affronter l’adversité. Car si la Tour Eiffel fait l’unanimité aujourd’hui, ce ne fut pas toujours le cas. En 1887, alors que le chantier est déjà engagé, les artistes en vogue de l’époque se déchaînent contre le projet. L'écrivain Maupassant, par exemple, évoque un "squelette disgracieux avortant en un ridicule et mince profil de cheminée d’usine".
Vingt ans plus tard, alors que le projet d’origine prévoyait son démontage, Gustave Eiffel a tout fait pour lui trouver une utilité scientifique. Il finira par obtenir gain de cause, en permettant à l’armée d’installer la première station radio à longue portée.
Gustave Eiffel s’est passionné pour l’aéronautique
À la fin de sa carrière, Gustave Eiffel s’est passionné pour l’aéronautique, créant même son propre prototype d’avion. Il a installé, au pied de la tour, une soufflerie pour les essais de résistance aux vents.
"Tous les avionneurs du monde vont venir y tester leurs ailes, leurs hélices, leurs avions," précise Savin Yeatman-Eiffel. "Gustave Eiffel y mènera environ 10.000 expériences, posant les bases de l’aérodynamique". En 1913, l’ingénieur sera d’ailleurs récompensé de la médaille d’or Langley, l’une des plus prestigieuses distinctions de la discipline.
Cette soufflerie existe toujours (elle a été déplacée dans le XVIe arrondissement dès 1912). On n’y teste plus les avions, mais la circulation de l’air dans les bâtiments, en vue de trouver des solutions alternatives aux climatiseurs.
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