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L'historien Jean-Jacques Becker, spécialiste de la Grande Guerre, est mort à l'âge de 95 ans

Les recherches de l'historien français, dont le père a été mobilisé en 1916, se distinguent par la prise en compte du vécu des hommes pendant la Première Guerre mondiale.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
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L'historien français Jean-Jacques Becker assistant à une commémoration de la Première Guerre mondiale à l'hôtel Beauharnais, résidence de l'ambassadeur d'Allemagne à Paris, le 25 avril 2014. (PIERRE ANDRIEU / AFP)

L'historien Jean-Jacques Becker, spécialiste de la Première Guerre mondiale, est décédé lundi 10 juillet à l'âge de 95 ans a annoncé sa fille, l'historienne Annette Becker, à l'AFP. Né le 14 mai 1928 à Paris, Jean-Jacques Becker a consacré la plus grande partie de ses recherches à l'étude de ce conflit, puis engagé des travaux sur l'histoire politique et l'analyse de la gauche en France.

Son travail a apporté une approche novatrice, prenant en compte le vécu des hommes et non plus les seules péripéties diplomatiques et militaires. "Enfant, je dévorais dans ma chambre les numéros de l'Illustration consacrés à la Grande Guerre", racontera-t-il un jour. Dans sa propre famille, l'ombre de la "Der des ders" est présente : son père, issu d'une famille juive qui a fui l'Alsace pour Paris pendant la guerre de 1870, a été mobilisé en 1916 et décoré à Verdun.

Rupture avec le PCF 

Au lendemain de la guerre, il fait des études d'histoire à la Sorbonne et, comme pratiquement toute sa famille, adhère au Parti communiste. Mais, devenu professeur et conscient de la prise de distance qu'implique sa discipline, il n'y met guère de zèle. Il rompt avec le PCF en 1960 au moment même où il est muté dans un lycée parisien, après les révélations de Khrouchtchev sur les dérives du stalinisme.

"Cela a été une déchirure de constater que de pareilles abominations aient été perpétrées au nom de l'idéal auquel nous avions sincèrement cru durant une décennie", expliquera Jean-Jacques Becker 50 ans plus tard.  A la création de l'Historial de la Grande Guerre à Péronne (Somme) en 1992, il devient le directeur du centre de recherche attaché au musée. Il y fait venir des historiens étrangers, dont l'Allemand Gerd Krumeich avec qui il publiera en 2008 la première "histoire franco-allemande" de la Grande Guerre. Jean-Jacques Becker a notamment reçu en 2002 le prix Gobert de l'Académie française récompensant "le morceau le plus éloquent d’histoire de France, ou celui dont le mérite en approchera le plus" pour l'ensemble de son œuvre. 

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