Tombeau de Montaigne : les premières analyses attesteraient la présence de la dépouille de l'écrivain
Le philosophe Michel de Montaigne repose "vraisemblablement" bien dans un musée de Bordeaux comme on le soupçonnait depuis un an, mais de nombreuses analyses à venir devront en apporter la preuve, ont annoncé mercredi les scientifiques et la Ville.
"Nous sommes vraisemblablement en présence de Michel de Montaigne", a affirmé lors d'une conférence de presse Laurent Védrine, directeur du musée d'Aquitaine. "Des indices archéologiques et historiques nous amènent à penser que nous sommes sur la bonne voie. Je le pense mais je n'en suis pas sûr. Il faut le vérifier", a-t-il ensuite précisé à l'AFP.
"Un moment historique"
C'est un moment "historique et émouvant", a affirmé Fabien Robert, Premier adjoint de Bordeaux dont Montaigne fut le maire de 1581 à 1585.
Un cercueil de bois sur lequel le nom de "Montaigne" est peint en grandes lettres brunes, a été extrait en début de semaine du "tombeau présumé" de l'écrivain, dans les sous-sols du musée autrefois couvent où avait été inhumé l'écrivain.
Le cercueil renfermait lui-même un "contenant en plomb" dans lequel ont été détectés grâce à une caméra endoscopique, un fémur, un os du bassin et, "en position isolée", un crâne, a détaillé Hélène Réveillas, archéo-anthropologue à la Métropole de Bordeaux qui dirige les recherches.
D'autres analyses attendues
De nombreuses analyses devront être réalisées dans les mois qui viennent par l'équipe d'une quinzaine de scientifiques en charge du dossier : analyse de la structure de pierre du tombeau, étude du cercueil en bois, d'un cylindre renfermant une bouteille déposée à côté du cercueil, de vestiges de tissus.
Sans compter les "études biologiques", a ajouté la spécialiste, pour déterminer l'âge et le sexe des restes, la recherche d'ADN et les "indices" que l'on connaît par les archives : le philosophe souffrait de calculs rênaux, avait subi des fractures et son coeur a été extrait à la demande de sa veuve.
Cette opération de fouilles, qui se poursuit jusqu'au 22 novembre, fait suite à de premières recherches sur le sort de la dépouille de l'écrivain, objet de multiples transferts. Inhumé dans la chapelle du couvent des Feuillants, le philosophe avait ensuite été transféré au dépositoire du cimetière de la Chartreuse, à Bordeaux, avant d'être ramené en 1886 au site initial devenu entretemps la faculté des Lettres et des Sciences puis le musée d'Aquitaine.
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