La Sorbonne part découvrir les livres anciens et méconnus de la bibliothèque d'Ajaccio
L'université de la Sorbonne à Paris a signé le 22 février un partenariat avec la ville d'Ajaccio pour étudier les possibles "pépites" du fonds ancien de la bibliothèque Fesch, créée en 1801. Ce projet de recherche, "prévu pour trois ans", se penchera sur les ouvrages de "philosophie, philologie, langues et littératures latine et grecque antiques, d'astronomie et de médecine antiques et modernes" parmi les quelque 25 000 livres, a détaillé Simone Guerrini, adjointe à la culture et au patrimoine du maire d'Ajaccio.
Cette exploration dans la bibliothèque, créée par Lucien Bonaparte, frère de Napoléon, notamment à partir de la collection du cardinal Fesch, oncle de Napoléon, sera menée par une équipe scientifique pluridisciplinaire de doctorants et de chercheurs lors de missions tous les deux mois, a précisé Hélène Casanova-Robin, professeure de littérature latine à la faculté des lettres de Sorbonne Université et directrice du laboratoire "Rome et ses renaissances", qui coordonne ce projet.
Un partenariat prometteur
"Ce partenariat vise à explorer ce fonds ancien qui n'est pas connu et pas bien répertorié afin d'y trouver, peut-être, quelques pépites", a-t-elle expliqué. Elle souhaite lui "donner un double éclairage, en incitant la communauté de chercheurs à l'international à s'intéresser aussi à cette bibliothèque et plus largement en faisant connaître à tout le monde cette richesse".
Hélène Casanova-Robin a précisé que "la Sorbonne a un partenariat avec la bibliothèque nationale de France et avec le Louvre" mais "peu avec les établissements de province parce qu'il y a déjà beaucoup de choses à Paris". Ce partenariat doit donner lieu à des publications, rencontres et tables rondes à mi-parcours avant un colloque final qui sera également publié.
"Tout au long de ce projet, nous tiendrons la population informée sur le site de la bibliothèque patrimoniale (bibliothequefesch.ajaccio.fr) avec un véritable journal de bord où il y aura en continu tous les résultats des recherches", a précisé Simone Guerrini. "Concernant la médecine ancienne, grecque traduite en latin", "la valeur de certains de ces exemplaires" repose sur la présence "d'annotations manuscrites en marge de ces volumes qui en font des pièces uniques", a insisté Véronique Boudon-Millot, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), spécialiste de médecine ancienne.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.