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"Nous vivons des temps aux Etats-Unis qui sont très particuliers", estime l'historien Pap Ndiaye

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Pap Ndiaye montage
Pap Ndiaye montage Pap Ndiaye montage
Article rédigé par franceinfo - P. Loison
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Le défilé qui a eu lieu pour la traditionnelle commémoration du discours de Martin Luther King avait un écho particulier, vendredi 28 août. Que disent les violences policières de cet héritage ? Pap Ndiaye, historien et spécialiste des Etats-Unis est l'invité du 23h de franceinfo.

Après Kenosha, après George Floyd, un pasteur a recommandé d'aller voter et se faire entendre. Une première ? "Ce n'est pas habituel de commémorer la marche de Washington de 1963 de cette manière. Nous vivons des temps aux Etats-Unis qui sont très particuliers avec une mobilisation anti-raciste que nous n'avons pas connue depuis 1960. Elle rappelle le discours de Martin Luther King (…) un discours qui, au fond, a une certaine actualité", explique Pap Ndiaye.

La petite-fille de Martin Luther King a dit dans son discours : "N'attendez pas mon père", une sortie importante ? "C'est très émouvant de sa part, puisqu'elle n'a pas connu son grand-père assassiné en 1968 ; elle rappelle une longue histoire de militantisme américain", souligne l'historien.

Une bourgeoisie et une population pauvre

Entre 1960 et 2020, est-ce que tout ce qui a été réalisé dans le passé l'a été pour rien ? "C'est vrai, on peut le penser, mais il y a des progrès qui ont été enregistrés depuis 57 ans avec l'émergence par exemple d'une bourgeoisie afro-américaine. Un président évidemment également. Mais il subsiste des questions importantes pour cette population noire pauvre des ghettos qui a vu sa situation se dégrader, on l'a vu avec l'épidémie de la Covid-19 par exemple. Il y a une sorte de chiasme entre une bourgeoisie noire qui s'en sort bien et un monde noir pauvre qui s'enfonce depuis les années 1960 dans les difficultés et les abandons politiques", décrypte Pap Ndiaye.

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