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Passé esclavagiste : "On n'explique pas en effaçant ni en détruisant"

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ITV Lalouette
ITV Lalouette ITV Lalouette (franceinfo)
Article rédigé par franceinfo
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Jacqueline Lalouette, historienne et professeure émérite à l'Université de Lille (Nord), est également invitée du 23h de franceinfo.

Faut-il recontextualiser certains hommages notamment les rues qui portent ces noms de marchands d'esclaves ou simplement en arracher les affichettes ? "Pour les noms de rues, je serais plutôt favorable à un changement, d'ailleurs ce ne serait pas la première fois qu'il y a des changements de noms de rues en France ; ce fut le cas notamment lors de certains changements de régimes, tout au long du 19e siècle, lors de l'établissement de la IIIe République, sous Vichy, à la Libération. C'est un mécanisme habituel de notre paysage urbain", rappelle Jacqueline Lalouette. "Pour les statues, l'affaire est beaucoup plus complexe et je pense effectivement que retirer des statues, a fortiori les détruire, ne règle pas les problèmes. On n'explique pas en effaçant ni en détruisant, et pour ma part, j'hésite entre plusieurs solutions : soit laisser le monument en place mais avec les panneaux explicatifs nécessaires, ou alors le retirer, mais si on le retire, c'est soit le retrait sauvage (…) soit la mise dans une salle soit une mise en réserve", continue l'historienne.

Différencier le passé du présent

En parlant d'émotion populaire, on a vu par le passé des statues déboulonnées comme celles de Lénine ou Saddam Hussein, ce sont aussi des moments d'Histoire ? "C'est une expression utilisée par les Historiens pour désigner un certain type d'action de la foule, mais on ne peut pas comparer ce qui se passe autour de ces statues de colonisateurs avec ce qui s'est passé en Irak ou en Europe de l'Est. Car quand on abat une statue de Saddam Hussein ou de Lénine, ce sont des gens en connexion directe avec les statufiés que l'on veut abattre. Ils ont souffert avec. Là on est avec de statues représentant des hommes ayant vécu il y a plusieurs siècles, il n'y a pas de souffrances immédiates, c'est un héritage", met en avant Jacqueline Lalouette.

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