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Patrimoine : dans les cimetières, une application pour immortaliser les tombes

L'opération "Sauvons nos tombes", lancée il y a huit ans par le site Geneanet, permet de répertorier les stèles et préserver les informations qui y sont renseignées.

Article rédigé par franceinfo - Etienne Cholez
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
La tombe au cimetière du Montparnasse (Paris) de Guy de Maupassant, en septembre 2021.
 (STEPHANE MILHOMME / RADIO FRANCE)

"Sur cette tombe, on ne va avoir que l'inscription 'Famille' et le nom de la famille, décrit Sophie, parcourant les stèles au cimetière du Montparnasse. C'est intéressant mais on ne sait pas qui, réellement, est enterré à l'intérieur." La jeune femme est une des 25 000 contributrices de Geneanet, un site internet qui aide à retracer des arbres généaologiques. Grâce à son application "Sauvons nos tombes", créée il y a huit ans, les volontaires peuvent prendre en photo les tombes dont la concession arrive à terme, pour les répertorier. 

Mais le temps joue contre les contributeurs de "Sauvons nos tombes". "Quand on parcourt les cimetières, on s'aperçoit assez rapidement qu'il y a des petites pancartes où c'est écrit 'Tombe en déshérence', constate Jérôme Galichon, responsable innovation chez Geneanet. Donc, on voit que les informations disparaissent. C'est pour ça que nous avons créé cette application qui va essayer de préserver la mémoire des tombes et les informations qui sont renseignées." 

Déjà cinq millions de stèles recensées

À Montparnasse, Sophie analyse une tombe : "Sur celle-ci, les décorations apportent une information intéressante... Nous avons, en quelque sorte, son CV." La contributrice de "Sauvons nos tombes" prend son téléphone, ouvre l'application et se géolocalise au cimetière du Montparnasse. La suite est comme "un jeu" : Sophie fait une photo de la tombe, pour capturer l'ensemble de la sépulture, puis prend d'autres clichés, cette fois-ci plus précis, comme les noms qui se trouvent sur la stèle. "Sous cette tombe, il semble que la plus ancienne personne enterrée soit Louis François Pierre Renard Desclozaux, ancien législateur et ancien conseiller à la cour royale de Paris, né à Courville le 27 août 1759 et décédé à Paris en 1835, lit difficilement Sophie. Et la dernière personne a été enterrée en... 1988 !" Toutes ces informations remplissent les bases de données de Geneanet.

"Juste sur une tombe, il y a toute une généalogie."

Sophie, contributrice pour "Sauvons nos tombes"

à franceinfo

Le risque du métier pour ces 25 000 contributeurs ? Les regards des visiteurs. Parmi les cinq millions de tombes déjà recensées, environ trois ou quatre sont retirées chaque mois, à la demande des familles.

Patrimoine : dans les cimetières, une application pour immortaliser les tombes – reportage d'Etienne Cholez

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