Pays-Bas : le Premier ministre présente des excuses pour le recours à la "violence extrême" en Indonésie durant la colonisation
Pendant des décennies, le point de vue officiel des Pays-Bas était que le recours à la violence extrême n'avait eu lieu que dans des circonstances exceptionnelles.
Plus de soixante-dix ans après les faits. Le Premier ministre néerlandais a présenté des excuses jeudi 17 février pour l'usage systématique de la "violence extrême" par l'armée néerlandaise contre les combattants pour l'indépendance de l'Indonésie entre 1945 et 1949.
Mark Rutte a regretté "l'aveuglement des précédents gouvernements néerlandais". Durant des décennies, le point de vue officiel des Pays-Bas, était que le recours à la violence extrême n'avait eu lieu que dans des circonstances exceptionnelles.
Incendies de villages et détentions massives
Mais une étude réalisée en quatre ans par des chercheurs néerlandais et indonésiens a conclu que les forces néerlandaises avaient de manière "systématique" incendié des villages et procédé à des détentions massives, des tortures et des exécutions au cours des années ayant suivi la Seconde guerre Mondiale, avec le soutien tacite du gouvernement.
Les chercheurs ont déclaré qu'"il y avait une volonté collective de l'excuser [la violence], de la justifier et de la dissimuler et de la laisser impunie. Tout cela s'est passé en vue de servir le but le plus élevé : celui de gagner la guerre", ont-ils souligné.
Ces dernières années, les Pays-Bas ont enfin commencé à regarder en face l'héritage de leur histoire coloniale, en particulier relative à l'Indonésie. Le roi Willem-Alexander a officiellement présenté ses excuses en 2020 pour la "violence excessive" pendant la lutte pour l'indépendance. Un tribunal néerlandais a statué en 2015 que le gouvernement devait indemniser les veuves et les enfants des combattants indonésiens exécutés par les troupes coloniales.
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