"Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, Napoléon est un génie" : rencontre avec un collectionneur passionné par l'empereur
Plus de 200 ans après le premier empire, Napoléon 1er passionne toujours autant. Alors que le biopic que Ridley Scott lui a consacré sort mercredi 22 novembre 2023 dans les salles obscures, l'un de ses chapeaux est vendu aux enchères à Fontainebleau dimanche 19 novembre. L'objet, estimé entre 600 000 et 800 000 euros, sera présenté aux côtés, entre autres, d'une mèche de ses cheveux ou d'un mouchoir que Napoléon Bonaparte a utilisé. Toutes ces pièces sont issues de la grande collection de Jean-Louis Noisiez.
Aujourd'hui, de nombreux collectionneurs s'arrachent les objets du premier empire. C'est le cas de Jean-François Rémy Néris, qui a dédié une pièce de son appartement parisien à sa collection. C'est un véritable petit musée personnel qui comprend des bustes, des casques et des tenues militaires ainsi qu'un bureau et un lit, eux aussi d'époque. "Quelqu'un qui viendrait ici se dirait : 'On est chez un grand malade !'", s'amuse Jean-François Rémy Néris. C'est la même émotion chaque fois qu'il se trouve dans la pièce. "J'ai même la chair de poule", confie-t-il en détaillant les près de 800 objets et tableaux qui couvrent les murs.
Une collection commencée il y a plus de trente ans
Le collectionneur s'arrête devant une vitrine. "Sur cette étagère, il y a des objets qui ont appartenu à l'empereur : une tasse à café, une carafe, un verre, quelques assiettes en argent aux armes de Napoléon." Des rayures sont incrustées dans les assiettes, marque de vie de l'empereur et de sa famille. Il arrive que Jean-François Rémy Néris s'en serve pour dîner avec ses amis passionnés. "C'est l'émotion pour moi et pour eux. On peut rêver à qui a pu manger ou utiliser ces assiettes..."
Sa collection, Jean-François Rémy Néris l'a commencée il y a plus de trente ans. Sa première aquisition se trouve dans la pièce mitoyenne. "C'est mon premier sabre, je l'ai acheté en 1990", se souvient-il, ému. Mais sa passion pour l'empire remonte bien avant, il avait six ans. "Ma marraine m'a emmené aux Invalides et je me souviens très bien de la visite du tombeau de l'empereur. Je me suis dit à l'époque : 'Pour que quelqu'un ait un tombeau aussi grand, il faut forcément qu'il soit important.'" Depuis, sa fascination perdure : "Cet homme-là, qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, c'est un génie."
"Napoléon était un immense chef d'Etat et le plus brillant des militaires."
Jean-François Rémy Néris, collectionneur d'objets du Premier empireà franceinfo
La passion de Jean-François Rémy Néris prend beaucoup de place. Le collectionneur parisien travaille en parallèle dans l'immobilier et a déjà dépensé jusqu'à plusieurs dizaines de milliers d'euros pour un tableau. "Le 10 du mois, je n'ai déjà plus d'argent sur mon compte, reconnaît-il. L'argent qui est nécessaire pour faire fonctionner la famille, c'est une priorité évidemment, mais tout ce qui reste part dans la collection."
Pourtant d'autres investissent des sommes bien plus importantes dans leur passion pour le premier empire. "Napoléon, c'est un peu une superstar qui est connue dans le monde entier, analyse Tarik Bougherira, fondateur de la galerie Impérial art, située dans le même immeuble. Il y a de nouveaux acteurs, chinois, américains, russes, qui viennent acheter un bout d'histoire et qui ont souvent des moyens illimités. C'est un peu une tradition qui se perpétue à travers les collectionneurs. Napoléon, c'est quelque chose qui marche." En 2014, un chapeau appartenant à l'empereur a ainsi été vendu près de deux millions d'euros.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.