"Rendez les moaï" : les réseaux sociaux du British Museum trollés par des internautes chiliens
Le British Museum trollé par des internautes chiliens sur Instagram : l’institution britannique reçoit des milliers de commentaires négatifs sur ses réseaux sociaux depuis le début de l’année. Le musée expose deux statues monumentales de l’île de Pâques, terrtioire rattaché au Chili, et ces deux moaï font aujourd’hui débat.
Tout part d’un influenceur basé à Santiago, la capitale chilienne. Au début de l’année, Mike Milfort invite son million d’abonnés à harceler le British Museum sur ses réseaux sociaux avec ce message : "Rendez les moaï." Une initiative saluée par le président du Chili lui-même, Gabriel Boric. La campagne semble efficace puisque le musée a même été obligé de fermer temporairement les commentaires sous ses publications.
Des statues importées à Londres en 1868
L'un des deux moaï, 2,42 m et 4 tonnes sculptées dans le basalte entre l'an 1000 et 1600, est particulièrement emblématique. Il s'agit de Hoa Hakananai'a, l'"ami dérobé" ou l'"ami perdu" en rapanui, la langue polynésienne parlée sur l'île de Pâques. L'autre, le moaï Hava (le "répudié" ou le "rejeté"), n'est pas exposé de façon permanente par le British Museum. La controverse n’est pas nouvelle : une demande écrite pour renvoyer les deux statues a été adressée au musée il y a cinq ans et demi par les autorités de l'île de Pâques. Une délégation de la communauté de Rapa Nui proposait alors de sculpter une réplique de Hoa Hakananai'a pour l'échanger contre l'original. "En lui vit l'esprit de nos ancêtres. Pour certains c'est une simple pierre ou une sculpture de valeur archéologique, mais pour nous, elle possède un important sens spirituel et énergétique", expliquait Camilo Mapu, le président de la communauté de l'île.
Des échanges réguliers ont lieu, depuis, entre la direction du British Museum et les autorités locales de l’île de Pâques, assure le musée. Le British Museum n’entend pas rendre ces deux imposantes œuvres. Il estime que leur exposition à Londres permet à des millions de personnes de mieux comprendre la culture rapanui. "La force de la collection du British Museum réside dans son ampleur et sa profondeur, qui permettent à des millions de visiteurs de comprendre les cultures du monde." Ces statues avait été embarquées par un navire britannique en 1868. Hoa Hakananai'a fut offert à la reine Victoria par l'Amirauté. Et celle-ci en a fait don au British Museum.
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