Cet article date de plus de six ans.
Sept merveilles du patrimoine mondial disparues à jamais
Le musée de Rio, disparu dans les flammes le 2 septembre, n'est pas le premier trésor du patrimoine mondial irrémédiablement perdu. Construits pour résister à l'épreuve des siècles, beaucoup de ces joyaux ont cependant été victimes des éléments, de la folie des hommes ou de la simple malchance.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 5min
1
La bibliothèque de Sarajevo
La Bosnie a connu de 1992 à 1995 une guerre inter-communautaire qui a fait environ 100.000 morts, pour la plupart des musulmans bosniens. Dans la nuit du 25 au 26 août 1992, à partir des montagnes dominant Sarajevo, les artilleurs serbes incendient la bibliothèque nationale de Bosnie, bâtiment construit en 1896 en style pseudo-mauresque. Les flammes n'épargnent que 300.000 livres sur plus de deux millions d'ouvrages, dont de nombreux livres rares. Les travaux de reconstruction du bâtiment, réduit à l'état de ruine, ont débuté en 1996 et ont été en partie financés par l'Union européenne. La nouvelle bibliothèque a été inaugurée en 2014.
En 2001, le saccage par les talibans des Bouddhas de Bamiyan, en Afghanistan, crée un électrochoc dans l'opinion internationale. Construits entre le IVe et le VIIIe siècle, les trois bouddhas, dont le plus grand mesure 53 mètres de haut, font de Bamiyan un haut lieu de la religion bouddhiste. Situé sur la route de la soie, les trois statues monumentales sont témoins du passage des commerçants et des pélerins, de l'arrivée de l'islam dans la région au IXe siècle, du passage de la horde mongole au Moyen-Âge et de l'occupation soviétique au XXe siècle. Le musée de Kaboul conserve encore quelques fresques issues du site de Bamiyan.
Successivement perdue et reprise par l'organisation Etat islamique, la ville antique de Palmyre fut un enjeu symbolique majeur lors de la guerre civile irakienne. En 2015, les djihadistes détruisent plusieurs temples, des mausolées, d'autres ruines non religieuses et exécutent l'ancien directeur des Antiquités de Palmyre et antiquisant de renommée mondiale Khaled al-Asaad. Lorsque les forces gouvernementales perdent à nouveau la ville en décembre 2016, les djihadistes en profitent pour dynamiter le tétrapyle, un ensemble comprenant quatre groupes de quatre colonnes, et endommagent le théâtre romain. Ce qu'il reste de la ville est finalement reconquis par les loyalistes en mars 2017.
Construite au XVe siècle sous la dynastie Ming, la Tour de Porcelaine était un lieu religieux bouddhiste établi sur la rive du fleuve Yang Zijiang à Nankin, en Chine. Chacun des huit étages octogonaux de la Tour, qui culminait à près de 80 mètres de haut, était consacré à une divinité bouddhiste. Ses murs étaient ornés de tuiles de porcelaines étroitement ajustées qui lui ont donné son nom. Déjà endommagée par la foudre en 1801, c'est finalement la révolte des Taiping dans les années 1850 qui ont raison du monument. Craignant que leurs ennemis s'en servent comme tour d'observation, les rebelles rasent le monument. Cependant, en 2010 l'homme d'affaire Wang Jianlin donne 1 milliard de yuan (environ 130 millions d'euros) pour rebâtir la tour.
2
Les Bouddhas de Bamiyan
3
Les vestiges de Palmyre
4
La tour de porcelaine de Nankin
5
La bibliothèque d'Alexandrie
6
L'université bouddhiste de Nalanda
7
La grande bibliothèque de Bagdad
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.