: Vidéo "Tout a été fait pour qu'elle soit interdite" : retour sur l'histoire de la masturbation
L'autrice de "Raconte moi l'histoire de la sexualité" Marine Gasc revient sur les contours de l'histoire d'une pratique diabolisée : la masturbation.
"Au fil des siècles, la masturbation, qu'elle soit féminine ou masculine, a toujours été diabolisée."
Sous l'Antiquité
"Sous l'Antiquité, il est coutume de dire que la femme ne maîtrise pas son plaisir", explique Marine Gasc. Cela vient d'une légende de la mythologie selon laquelle le plaisir de la femme serait beaucoup plus important que celui de l'homme. Il y a donc cette notion de plaisir décuplé chez la femme qu'il est nécessaire de contrôler.
Au Moyen Âge
Au Moyen Âge, la masturbation est strictement interdite, elle est diabolisée. "Avec l'influence de l'Église, il ne faut surtout pas se masturber, encore moins en parler", précise Marine Gasc. Le plus important étant, à cette période, la procréation.
À la Renaissance
C'est l'une des premières fois où l'on peut parler de masturbation féminine. C'est notamment une histoire racontée par un auteur italien qui a désacralisé la pratique : "L'histoire d'une veuve, qui, dépendante financièrement, est obligée de retourner vivre chez son frère, qui est très friand de charcuterie. Après quelques semaines de vie commune, le frère se rend compte que sa sœur se masturbe avec des saucisses dans la cuisine chaque nuit, et qu'elle ne peut pas s'en empêcher parce que son désir ou son plaisir lui rappelle son époux", raconte Marine Gasc.
Au 19ème siècle
À partir de cette période apparait un paradoxe autour de la masturbation et du plaisir féminin : les médecins sont divisés sur le sujet. "Selon Tissot, médecin français du 19ème siècle, la masturbation et le plaisir féminins peuvent engendrer chez la femme de nombreux troubles", relate Marine Gasc. Quelques années plus tard, ce serait, au contraire, "un système pour calmer les crises d'hystérie chez les femmes", système appelé "massage valvaire".
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