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Incendie de la cathédrale de Nantes : dans les coulisses du chantier de dépollution

Le 18 juillet 2020, un feu d'origine volontaire avait sérieusement endommagé l'édifice religieux. Du sol jusqu'aux clés de voute, en passant par le mobilier, tout est pollué au plomb. Le nettoyage doit durer jusqu'en septembre.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un équipement de protection est indispensable pour pénétrer dans la cathédrale de Nantes en raison de la pollution au plomb.  (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

C’est une pollution invisible qui interdit toute entrée dans la cathédrale de Nantes sans équipement de protection. "On est au dessus de 100 000 microgrammes au niveau de la façade occidentale mais aussi du chœur, sachant que la norme est fixée à 1 000, explique Clémentine Mathurin, conservatrice des Monuments Historiques à la Direction régionale des Affaires culturelles. On est très largement supérieur aux normes acceptables en termes de pollution au plomb."

Le chantier de dépollution va commencer la semaine prochaine, soit 19 mois après l'incendie volontaire.

La cathédrale de Nantes, en février 2022. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Le plomb se trouvait dans les 6 800 tuyaux de l’orgue de tribune qui a entièrement brûlé le 18 juillet 2020. Il s’est répandu partout. Comme à Notre-Dame de Paris, il faut entièrement dépolluer, du sol jusqu’aux clés de voûte, avant d’envisager toute restauration. Des travaux réalisés "à la nacelle", précise Alexandre Godet, chargée de la dépollution pour l’entreprise Lefèvre : "On va avoir six nacelles de différentes hauteurs parce que les clés sont à 34,5 mètres. On va avoir des travaux aussi en échafaudages dans les zones non accessibles à la nacelle, dans les parties hautes des tours."

"Pour enlever la poussière du plomb, on est sur un brossage et une aspiration. C'est vraiment le pinceau qui va décoller la poussière, qui va être aspirée directement à la sortie du pinceau."

Alexandre Godet, directeur des travaux

à franceinfo

Un travail de longue haleine, d’autant que certaines parties du monument ont été très fragilisées par l’incendie, raconte Alexandre Godet : "On est monté à des températures de 800 degrés et la pierre ne supportant pas la chaleur a éclaté. On a des éléments qui sont très, très détériorés. Effectivement, l'aspiration et le dépoussiérage peuvent être un peu périlleux. Il faudra sans doute procéder à des déposes et des étaiements complémentaires."

Pas de grands mécènes 

Si la cathédrale de Nantes est aujourd’hui en grande partie vide, il reste encore des éléments de mobilier qui vont devoir eux aussi être traités, précise Clémentine Mathurin : "C'est un chantier global qui traite également le mobilier et une trentaine de tableaux très grand format qui vont tous être déposés pour être dépollués, mais aussi pour en faire un constat d'état précis, ce qu'on n'a pas pu faire depuis l'incendie puisqu'ils n'ont pas pu être décrochés."

Un pilier de la cathédrale de Nantes très endommagé par l'incendie du 18 juillet 2020. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Coût de ce chantier de dépollution qui devrait durer jusqu’en septembre : 2,6 millions d'euros, financés par l’État. Viendra ensuite le temps de la restauration, avec l’espoir d’une réouverture partielle de la cathédrale en 2024. Une échéance incertaine car à Nantes, contrairement à ce qui s'est passé pour Notre-Dame de Paris, pas de grands mécènes pour financer les travaux.

Nantes : le chantier de dépollution de la cathédrale, reportage d'Anne Chépeau

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