L'incendie de Notre-Dame, tous les ingrédients d'une "belle histoire" pour les réalisateurs et producteurs de cinéma
Un documentaire, deux séries TV et un long métrage de Jean-Jacques Annaud : la catastrophe de 2019 inspire petit et grand écran.
Une catastrophe, de l'héroïsme, un "happy end" : l'incendie de Notre-Dame de Paris il y a deux ans inspire réalisateurs et producteurs, qui n'ont plus besoin d'adapter Victor Hugo pour raconter une "belle histoire" à la portée internationale. Voici la liste sur des nombreux documentaires, séries et le film de Jean-Jacques Annaud, à voir ou en chantier.
"Comme le 11 septembre"
Dès décembre 2019, France 2 a proposé un film historique d'animation tourné en partie en 3D, Notre-Dame de Paris, l'épreuve des siècles, retraçant l'histoire de la cathédrale depuis le XIIe siècle, avec la voix de Sophie Marceau. L'année dernière, pour le premier anniversaire de l'incendie, la même chaîne du service public offrait aux téléspectateurs "Sauver Notre-Dame", un remarquable documentaire - loué par la critique - sur le chantier de sécurisation du monument.
Et mardi soir 13 avril, TMC diffuse Notre-Dame de Paris, un film des frères Jules et Gédéon Naudet, connus pour leurs documentaires New York: 11 septembre et 13 novembre: Fluctuat nec Mergitur sur les attentats aux Etats-Unis en 2001 et en France en 2015. Donnant la parole aux pompiers, à des touristes, riverains etc., les frères Naudet reconstituent la nuit du 15 avril 2019 durant laquelle Notre-Dame a failli disparaître, depuis le déclenchement de l'alarme incendie jusqu'au sauvetage de l'édifice, en passant par celui des reliques.
A l'instar du 11 septembre, l'incendie de Notre-Dame, avec sa flèche qui s'écroule en direct, a ému le monde entier et suscité un "traumatisme", une "espèce de blessure collective", même s'"il n'y a pas eu de pertes de vie", explique à l'AFP Jules Naudet. Le duo, résidant aux Etats-Unis mais originaire de Paris, a de nouveau souhaité mettre en lumière les "gens ordinaires faisant des choses extraordinaires à un moment hors du commun", comme ces quelque 600 pompiers mobilisés cette nuit-là, parfois au péril de leur vie, ajoute Jules Naudet. Cette "belle histoire qui se termine bien, où personne ne meurt, où la grande dame de Paris est sauvée, se prête aux films et aux séries", relève-t-il.
Deux séries
Pour preuve, le géant du streaming Netflix prépare déjà une mini-série en six épisodes de 60 minutes, "La part du feu", créée et réalisée par Hervé Hadmar (Pigalle, la nuit). Au programme, une immersion dans la cathédrale "aux côtés des pompiers de Paris", combinée à "un récit choral" explorant "l'impact de cet incendie sur différents personnages à travers la France", selon la plateforme. "Notre-Dame qui brûle, c'est le symbole de nos sociétés qui se divisent, elles aussi en danger de destruction", estime Hervé Hadmar. Cette production est créée en collaboration avec la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris et Romain Gubert, co-auteur du livre La Nuit de Notre Dame (Grasset).
Dès l'automne 2019, le producteur Philippe Rousselet, fondateur de la société Vendôme, avait dit à l'AFP travailler sur une mini-série en anglais de quatre à six épisodes, adaptée d'une enquête du New York Times sur la catastrophe, et collant "au plus près de la réalité des faits". Contactée par l'AFP, Vendôme a précisé que le projet était toujours d'actualité, sans plus de détails.
"Notre-Dame brûle", selon Jean-Jacques Annaud
Le cinéaste Jean-Jacques Annaud a démarré en mars, à Bourges, le tournage d'un film à gros budget et grand spectacle, Notre-Dame brûle, attendu pour 2022 et produit par Jérôme Seydoux, le co-président de Pathé. Prévoyant d'intégrer des images d'archives à son long-métrage, le réalisateur de L'Ours et du Nom de la rose a lancé un appel aux témoins du monde entier pour qu'ils lui envoient leurs vidéos du soir du sinistre.
Quant au scénario, le cinéaste dit qu'il "n'aurai(t) pas osé faire ces rebondissements dramatiques, si ce n'était pas verrouillé sur la vérité". "Nous ne racontons pas de bobards, il suffit de suivre la réalité qui est infiniment plus baroque, parfois burlesque", déclarait-il en mars à l'AFP. C'est un "film-chorale", ajoutait-il. "Le personnage principal, la star, c'est Notre-Dame".
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