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Pollution au plomb : les enfants particulièrement exposés aux poussières, selon l'Anses

Le fait qu'ils portent à la bouche leurs mains, jouets et autres objets ayant trainé par terre est notamment en cause, la contamination semblant se faire principalement par ingestion des poussières de plomb.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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 L'incendie de Notre-Dame a entraîné une pollution au plomb, notamment dans des écoles, comme cet établissement situé dans le 6e arrondissement de Paris, le 8 août 2019.  (MAXPPP)

Les poussières de plomb émises dans l'atmosphère, comme lors de l'incendie de Notre-Dame, sont bien une source potentielle de contamination. Et en particulier pour les enfants. C'est ce que conclut un rapport de l'Anses publié vendredi 7 février. Le fait qu'ils portent à la bouche leurs mains, jouets et autres objets ayant trainé par terre est notammment en cause, la contamination semblant se faire principalement par ingestion des poussières de plomb. Et leur métabolisme absorbe plus facilement ce produit qui, chez eux, peut être toxique même à faible dose, indique l'agence sanitaire.

Incinération des déchets, combustion du charbon, métallurgie... Un certain nombre d'activités industrielles rejettent ce métal lourd toxique dans l'air, contaminant des particules qui se déposent ensuite sur les trottoirs, les routes ou dans les cours d'écoles. Un phénomène similaire s'est produit le 15 avril 2019, lorsque l'incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris a fait fondre 300 tonnes de plomb contenues dans la charpente de la flèche et la toiture.

Pas de règles pour les poussières de plomb

Aujourd'hui, les principales sources connues d'exposition au plomb sont l'eau, l'alimentation ou la peinture au plomb dans les vieux immeubles. "Quand la concentration de plomb dans l'eau dépasse une certaine valeur, vous devez changer les canalisations", rappelle Guillaume Boulanger, de l'Anses, interrogé par l'AFP. Des règles existent aussi pour les sols pollués, ou l'alimentation, mais "pas pour ces poussières" qui se déposent sur les routes ou les aires de jeux.

On a du mal à quantifier cette exposition [aux poussières de plomb], à dire si c'est plus ou moins important que les autres sources d'exposition.

Guillaume Boulanger

à l'AFP

Alors lorsqu'une situation à risque est repérée, il faut mettre en place des "gestes de prévention", comme se laver souvent les mains ou se déchausser avant de rentrer chez soi. En outre, la plombémie de l'enfant "doit être mesurée", recommande l'agence sanitaire. C'est d'ailleurs ce qui a été fait sur plus de 1 000 enfants après l'incendie de Notre-Dame.

Vers une baisse des seuils d'alerte ?

L'Anses insiste également sur la nécessité de protéger les travailleurs exposés aux poussières extérieures contaminées, en mesurant leur plombémie. Elle préconise pour eux la mise en place d'"un suivi médical renforcé" si les valeurs biologiques de référence pour les adultes sont dépassées, valeurs qui devraient d'ailleurs être largement abaissées, estime-t-elle. A long terme, l'Anses appelle surtout à réaliser de nouvelles mesures environnementales ciblées sur les lieux fréquentés par les enfants, pour estimer l'exposition de la population à ces poussières.

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