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Vidéo Notre-Dame de Paris trois ans après l'incendie : le recteur-archiprêtre de la cathédrale promet "un choc esthétique"

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Article rédigé par franceinfo
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Pour l'heure la cathédrale ressemble "à une forêt d'échafaudages". L'ouverture au public en 2024 reste l'objectif, confirme Monseigneur Patrick Chauvet qui estime toutefois qu'il "y aura encore dix ans de travaux au moins".

"On va être étonné par la beauté, on aura un choc esthétique", assure vendredi 15 avril sur franceinfo Monseigneur Patrick Chauvet, recteur-archiprêtre de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Trois ans après l'incendie, le gigantesque chantier de rénovation suit son cours. L'ouverture au public en 2024 reste l'objectif. Mais on n’en aura pas terminé avec les échafaudages : "Il y aura encore dix ans de travaux au moins. Il faut faire tout l'extérieur", prévient-il. Il prévoit, d'ailleurs, un nouvel appel à la générosité des donateurs. Près de 850 millions de promesses de dons ont déjà été enregistrées, provenant de particuliers et d'entreprises françaises et étrangères.

franceinfo : À quoi ressemble Notre-Dame de Paris aujourd'hui ?

Monseigneur Patrick Chauvet : À une forêt d'échafaudages. C'est même incroyable. C'est beau, d'ailleurs. C'est impressionnant. Il reste à terminer, d'abord, le nettoyage complet des murs. Il reste surtout à faire le grand chantier, à savoir la construction de la grande voûte, consolider les autres voûtes, faire la charpente qu'on appelle la forêt et la flèche. Si tout se passe bien, je pense que tout va bien se passer, le bon Dieu est avec moi, j'espère qu'en 2023, on va commencer à voir poindre la flèche.

La fin de ces travaux est prévue en 2024. Cela vous paraît possible ?

En tout cas, les architectes disent que c'est tout à fait possible. En fait, on fait un travail très important qui est la préparation. Dans un grand chantier comme ça, c'est surtout la préparation qui est importante. Refaire une voûte, me dit l'architecte en chef, ce n'est pas impressionnant comme temps, mais il faut que tout corresponde. Ces trois chantiers, entre la voûte, la charpente et la flèche, il faut que tout se fasse en même temps.

Au final, la Notre-Dame de Paris aura changé de visage ?

Elle n'aura pas changé de visage, mais on va être quand même tous étonnés par la beauté, la propreté, la blancheur parce qu'on est habitué à voir une cathédrale un peu sombre, parce qu'elle était sale.

"On va retrouver la blancheur des pierres des bâtisseurs."

Monseigneur Patrick Chauvet

à franceinfo

C'est un problème parce qu'il va falloir modifier l'éclairage. Les vitraux sont nettoyés. C'est sûr que la lumière va passer encore plus facilement. Je crois qu'on va être étonné par la beauté. Lorsqu'on rentre dans la cathédrale à Chartres, on ne la reconnaît pas. On aura un choc esthétique qui sera sans doute un choc spirituel.

Le chantier a également livré quelques surprises. On a découvert il y a quelques semaines un sarcophage à 20 mètres sous le sol datant du 14e siècle. Pourquoi ne l'a-t-on pas trouvé avant ?

C'est un peu étonnant parce qu'on n'a pas dû faire les fouilles aussi profondes. On avait à peu près 400 personnes qui étaient enterrées dans la cathédrale. Il y a certains qu'on a enlevés, celui-là, il était resté dans un coin. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Il attendait le retour du Christ. On a emporté le corps. Mais avant qu'on le mette dans un caisson, j'ai dit, "on va respecter ce personnage" qui est sans doute un chanoine. Je l'ai appelé le "chanoine inconnu" puisqu'on n'a pas de nom. J'ai prié pour lui et je me suis dit "mon Dieu, on l'a dérangé dans son repos éternel. Il aura au moins un petit privilège, une nouvelle bénédiction".

Avez-vous découvert d'autres vestiges ?

On a découvert des pièces du jubé, une cloison qui coupait le cœur de la nef. On savait qu'il y avait sans doute des pièces parce que l'architecte Viollet-le-Duc en avait déjà découvert. D'ailleurs, il y en a certaines qui se retrouvent au Louvre.

"On a trouvé de très belles têtes et surtout des peintures. On a pu sauver, grâce à cette archéologie, des pièces rares qu'on mettra au musée."

Monseigneur Patrick Chauvet

à franceinfo

Est-il possible qu'on ne connaisse jamais la cause de l'incendie ?

Je le crains. Je pense qu'on ne saura jamais parce que ça doit être une suite de petits incidents qui, ensemble, ont provoqué ce drame. Il y a effectivement un vent terrible qui a réveillé un incendie ou un lieu qui commençait un peu à brûler. Cela a déclenché quelque chose de grave.

L'argent récolté, 850 millions, sera-t-il suffisant pour les travaux de restauration ?

Pour les travaux que nous sommes en train de faire, oui, ça sera suffisant. Il faudra sûrement faire un appel plus tard parce que quand on aura fini la nef, la voûte, la flèche, tout, quand on rentrera dans la cathédrale. Il y aura encore dix ans de travaux, au moins. Il faut faire tout l'extérieur. En 2024, on pourra rentrer de nouveau dans la cathédrale, prier, visiter, chanter tout ce qu'on veut. En revanche, il va falloir refaire ensuite tout le chevet, toutes les pierres extérieures. À mon avis, il faut 10 ans.

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