Julianne Moore, Harlan Coben, Björn Ulvaeus d'ABBA : plusieurs milliers d'artistes signent une pétition pour dénoncer les atteintes aux droits d'auteurs de l'IA

Les signataires de la pétition, lancée par Ed Newton-Rex, dénoncent le fait que les entreprises spécialisées dans l'IA utilisent sans les payer des contenus protégés par des droits d'auteur.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
ChatGPT (Chat Generative Pre-trained Transformer) est un prototype de chatbot utilisant l'intelligence artificielle (IA). (JEAN-MARC BARRERE / HANS LUCAS / AFP)

Plus de 11 500 artistes – des comédiens, des écrivains et de musiciens – ont signé une pétition, publiée mardi 22 octobre 2024, sonnant l'alarme quant à l'utilisation de leurs créations pour alimenter les algorithmes de l'intelligence artificielle (IA). Parmi eux, Thom Yorke de Radiohead, Björn Ulvaeus d'ABBA, Julianne Moore, Harlan Coben, Kazuo Ishiguro.

"L'utilisation sans autorisation des créations artistiques pour entraîner l'intelligence artificielle générative est une menace majeure et injuste des moyens de subsistance des personnes à l'origine de ces œuvres et cela ne doit pas être permis", assènent en une phrase les auteurs du texte de la pétition encore ouverte aux signatures.

À Hollywood, les grands studios se sont emparés de l'intelligence artificielle ces dernières années pour ressusciter des vedettes décédées, générer des images de figurants dans des scènes de bataille ou encore pour assister dans l'écriture de scénarios. Parmi les acteurs américains, sont notamment signataires avec Julianne Moore, Kevin Bacon et Sean Astin (Sam Gamegie dans Le Seigneur des anneaux).

Les secteurs de la musique et de la littérature font face aux mêmes défis, avec des morceaux et des histoires générés grâce à l'intelligence artificielle générative qui permet de produire toutes sortes de contenus sur simple requête en langage courant.

La pétition a été initiée par le compositeur et ancien employé du secteur de l'IA, Ed Newton-Rex, selon le Guardian, quotidien britannique. Ce dernier affirme que les entreprises spécialisées utilisent sans les payer des contenus protégés par des droits d'auteur pour nourrir les algorithmes qui ont besoin de ces données pour en générer de nouvelles, dénonçant un procédé "déshumanisant" pour les artistes.

"Vol systématique à grande échelle"

Thom Yorke, Björn Ulvaeus, Jason Kay (Jamiroquai), John Rutter, Max Richter ou Robert Smith (The Cure) l'ont signée côté musiciens. Le prix Nobel de littérature Kazuo Ishiguro, l'auteur de polars à succès Harlan Coben, Madeline Miller ou encore James Patterson l'ont fait côté romanciers.

L'année dernière, des artistes dont John Grisham, Jodi Picoult ou George RR Martin ont porté plainte contre OpenAI (ChatGPT) pour "vol systématique à grande échelle". Plusieurs stars de Hollywood comme Pedro Pascal, Jane Fonda et Mark Hamill ont soutenu le mois dernier une loi pour encadrer l'IA en Californie, qui a finalement été bloquée par le gouverneur Gavin Newsom. D'autres ont choisi de collaborer. Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) a annoncé un partenariat avec l'acteur Casey Affleck et le studio de films d'horreur Blumhouse la semaine dernière pour tester un logiciel de génération de films grâce à l'IA.

La protection des comédiens contre l'IA était l'une des revendications de la grève historique de 118 jours menés à Hollywood par les comédiens de la SAG-AFTRA, il y a près d'un an.

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