L'Europe veut stopper le trafic d'antiquités, qui finance Daech
"Avec les destructions cruelles des lieux historiques de Nimrud en Irak (nord), de Palmyre en Syrie (centre) et de plusieurs autres lieux au Proche-Orient, les terroristes (de l'EI) attaquent l'âme de cette région, le berceau de notre civilisation", écrivent l'Allemande Monika Grütters et ses homologues français, Fleur Pellerin, et italien, Dario Franceschini, dans une lettre commune dont l'AFP a pu consulter la version allemande.
Une réglementation européenne pour interdire l'importation illégale de biens culturels
"Il est grand temps pour l'Europe, au nom de ses valeurs et de sa sécurité, d'agir de façon plus efficace (...) contre le commerce des biens culturels", poursuivent-ils. "L'Europe doit déterminer une base juridique adéquate pour combattre le commerce illégal (de ces biens) afin de mettre un terme au financement du terrorisme", comme l'agenda sécuritaire de la Commission européenne du 28 avril le préconisait déjà, insistent-ils.Mmes Grütters et Pellerin ainsi que M. Franceschini déplorent l'absence d'instruments juridiques spécifiques pour combattre le transfert illégal d'objets culturels au sein de l'UE et appellent à "présenter dès que possible une réglementation européenne visant à interdire avec toute l'efficacité requise l'importation de biens culturels" illégaux.
Antiquités au marché noir
L'EI contrôle de larges pans du territoire irakien et la moitié de celui de la Syrie depuis la prise en mai de Palmyre où il s'est livré à "un nettoyage culturel" en rasant une partie des vestiges de la Mésopotamie antique selon l'ONU, ou en revendant des pièces au marché noir, l'une de ses sources de financement avec le trafic de pétrole et les enlèvements.En février, le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté une résolution prévoyant de couper le financement de l'EI par le trafic d'antiquités. Elle interdit le commerce d'antiquités de Syrie, tandis qu'une interdiction de dix ans perdure pour celles d'Irak.
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