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L'Aître Saint-Maclou de Rouen va faire peau neuve
L'Aître Saint-Maclou, de Rouen, ancien cimetière médiéval, construit au milieu du XIVe siècle après la grande peste noire, patrimoine unique en son genre à l'échelle européenne, va être entièrement restauré pour un coût global de 14 millions d'euros.
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Danse macabre
"Des pathologies lourdes l'ont affecté et il était temps d'intervenir pour sauver ce lieu au caractère patrimonial exceptionnel", expliqué à Frédéric Sanchez, président PS de l'intercommunalité rouennaise, propriétaire du lieu depuis 2016."Rouen est la seule ville d'Europe à posséder un décor de danse macabre sculptée au sein d'une cour carrée", a indiqué Alain Bardin, coordinateur du projet de réhabilitation prévu jusqu'à fin 2019. L'édifice se compose d'une cour fermée, entourée de galeries à pans de bois ornées d'éléments de décoration en pierre ou boisés.
"Il a fait office de cimetière, de lieu d'enseignement, de fabrique d'armes...", a détaillé Alain Bardin. Jusqu'en 2014, le monument était occupé par l'école des Beaux-Arts de Rouen.
Des milliers de Rouennais, de riches paroissiens à des ouvriers drapiers, nombreux dans un quartier que traverse la rivière Robec, pour beaucoup victimes d'épidémies, y ont trouvé leur sépulture.
"Près de deux années auront été nécessaires pour réaliser un diagnostic précis et mener des fouilles archéologiques", a rapporté Frédéric Sanchez. "Cela nous a permis de parfaire notre connaissance du lieu", a-t-il souligné.
Transformations et aménagements
"On va restaurer les éléments de décoration mais sans les remplacer ou alors seulement de manière marginale. Nous allons restituer le lieu dans la forme qu'il avait à la fin du XIXe siècle", a-t-il expliqué. Les interventions principales concerneront couvertures, menuiseries, planchers, façades à pans de bois et colonnes en pierre. "De nouvelles fouilles archéologiques se dérouleront pendant six mois", a-t-il ajouté, prédisant "qu'on allait encore découvrir des choses".L'élément le plus saillant de la transformation sera la réouverture d'une galerie entre les deux rues qui encadrent le monument. "Notre projet donnera aussi à voir des parties de l'Aître jusque-là fermées au public", s'est félicité Frédéric Sanchez en référence à la petite cour des prêtres.
"Un centre d'exposition et de démonstration consacré à la céramique et à l'artisanat d'art porté par le collectif des céramistes normands ainsi qu'un espace de restauration viendront s'y installer", a-t-il précisé.
Ce lieu original accueille environ 400.000 visiteurs chaque année. Le montant des travaux, sous maîtrise d'ouvrage de la Métropole de Rouen, s'élève à 14 millions d'euros avec des participations de la région Normandie et de l'État (4 et 2,2 millions d'euros).
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