L'Etat prêt à mettre la main à la poche pour le musée des tissus de Lyon
L'État et la région Auvergne-Rhône-Alpes sont prêts à mettre 250.000 euros chacun pour renflouer provisoirement le musée des tissus de Lyon mais le compte n'y est pas pour sauver la plus belle collection de textiles au monde.
Mardi, le préfet du Rhône réunissait à nouveau les collectivités locales et l'actuel propriétaire de l'institution, la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Lyon.
Depuis des semaines, la CCI agite le chiffon rouge prévenant qu'elle ne souhaitait plus avoir la charge de ce musée dans un contexte de réduction de ses recettes fiscales. Et le 14 mars, jour du vote du budget de la chambre, sonne comme une date butoir.
Pour éviter une fermeture brutale, l'Etat, par la voix de la nouvelle ministre de la Culture, Audrey Azoulay, s'est dit prêt à participer au budget 2016 du musée à hauteur de 250.000 euros. La région Auvergne-Rhône-Alpes est prête à aligner la même somme "mais à condition que la métropole de Lyon en fasse autant", indique-t-on dans l'entourage de Laurent Wauquiez.
Problème: la ville comme la métropole de Lyon, toutes deux dirigées par Gérard Collomb, ne souhaitent pas participer à l'effort dans un contexte de disette budgétaire et alors que la ville doit déjà financer le dispendieux musée des Confluences.
Mais Gérard Collomb, qui s'est entretenu avec la ministre lundi soir, "s'occupera de trouver des sponsors et partenaires privés" pour assurer l'avenir du musée, a-t-on indiqué à l'AFP. Dans ces conditions, le préfet appelle la CCI "à la sagesse" afin qu'elle repousse de quelques mois sa menace de fermeture le temps qu'une solution pérenne soit trouvée.
D'ailleurs, souligne le préfet, le licenciement des 20 employés du musée coûterait 1,3 million d'euros, soit plus que le budget nécessaire au fonctionnement du musée jusqu'à la fin de l'année.
"La nouvelle ministre s'est enfin saisie du problème contrairement à Fleur Pellerin", a réagi auprès de l'AFP Emmanuel Imberton, président de la CCI. Mais "on est très loin de ce qu'on pouvait espérer", a-t-il ajouté.
Fondé au XIXe siècle par les industriels du textile dans la capitale française de la soie, ce musée, qui retrace 4.500 ans d'histoire des tissus, est toujours géré par les entrepreneurs de la région, ce qui en fait une exception culturelle en France.
Il tourne avec un budget de fonctionnement de 2,5 millions d'euros. Recettes de billetterie déduites, il reste 1,7 million à la charge de la CCI par an. L'année 2016 étant déjà bien engagée, la préfecture estime qu'il faudrait réunir 700.000 euros pour éviter sa fermeture après le vote de la CCI le 14 mars.
Toutefois, même si ces 700.000 euros étaient trouvés dans les jours qui viennent pour sauver provisoirement l'institution, qui la reprendrait ensuite ? Audrey Azoulay nomme un médiateur pour y réfléchir. La CCI penche elle pour que le musée devienne un département du musée du Louvre.
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