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L'étonnant mariage entre l'archéologie et la BD dans une exposition au Louvre

Avec l'exposition "L'Archéologie en bulles", la Petite Galerie du musée parisien fait dialoguer la discipline scientifique avec la bande dessinée. A découvrir jusqu'en juillet 2019.
Article rédigé par franceinfo
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Casque en bronze du VIIe siècle avant J-C ayant inspiré un personnage de la BD "Les Fantômes du Louvre" d'Enki Bilal. 
 ( RMN-Grand Palais (musée du Louvre) – Herve Lewandowski / @Enki Bilal)

Faire cohabiter la bande dessinée et l'archéologie, "un sacré défi", avoue Fabrice Douar, l'un des commissaires de l'exposition. En réalité, à regarder de près, les ponts ne manquent pas, les deux univers étant habités de la même manière autant par le dessin - bulles et croquis archéologiques - que par la narration - scientifique et par cases -. L'exposition "L'Archéologie en bulles" montre ainsi comment le 9e art s’approprie, entre réel et fiction, les découvertes archéologiques. 
Reportage d'Elisabeth de Pourquery et Steven Pichavant à la petite galerie du Musée du Louvre:

Dans la Petite Galerie, espace d'éducation artistique et culturelle du musée, les planches d’auteurs côtoient ainsi des carnets de croquis d'archéologues, tableaux et vestiges archéologiques. Parmi ces derniers, un sarcophage égyptien, un casque en bronze du VIIe siècle avant J.-C ou encore une couronne de parade du roi Charles VI. 
Momie de chat et extrait de la BD "Période glaciaire" de Nicolas de Crecy.
 (Musée du Louvre, dist- RMN – Grand Palais – Christian Decamps / © Nicolas de Crecy)
De la préhistoire à l'ancienne Égypte, en passant par la Rome antique, la Grèce et le Moyen-Age, l'exposition parcourt les époques à travers quatre thématiques : "artistes et archéologues", "trésors archéologiques", "classer pour comprendre" et "interpréter et rêver".

"L'archéologie est propice à l'imaginaire"

Dans le rapport avec l'archéologie et l'histoire, deux courants de la bande dessinée s'opposent : les auteurs fidèles à la réalité historique et ceux qui se servent de l'histoire pour inventer un univers fictif. Les frères Brizzi font partie de cette deuxième famille. "L'archéologie est propice à l'imaginaire", explique Paul Brizzi. Une des planches de leur bande dessinée "L'Automne à Pékin", adaptée du roman de Boris Vian est exposée. Elle montre la découverte par un archéologue excentrique d'un site tout droit sorti de l'imagination des deux auteurs.

La bande dessinée imagine, mystifie les lieux, personnages ou vestiges archéologiques. C'est d'ailleurs le thème de la dernière partie de l'exposition. L'île de Pâques, la tour de Babel, et même le musée du Louvre sont autant de fantasmes pour les dessinateurs.  
Dans les différentes salles, les visiteurs pourront découvrir des planches originales du farfelu "Silex and the City" de Jul, des oeuvres de Nicolas de Crécy, d'Enki Bilal ou encore les aventures du héros "Rahan" de Roger Lécureux et d'André Chéret. Les plus curieux pourront aussi feuilleter une vingtaine d'albums mis à disposition. 
Portrait de Jul, auteur de Bandes dessinées comiques. Dans cette interview d'Elisabeth de Pourquery, Il nous présente ses nouveaux personnages décapants qui défient la préhistoire moderne :

Pas de place pour Astérix ou Alix

Grands absents de l'exposition : "Tintin" (dont "Les cigares du pharaon", notamment, évoquent amplement l'archéologie), "Alix" ou encore "Astérix et Obélix" (qui se situent à l'époque antique). Un choix assumé par Fabrice Douar : "J'ai voulu exposer d'autres auteurs moins connus du grand public. Ces héros ont fait leur travail d'ambassadeurs de la BD, il faut maintenant montrer autre chose."

L'exposition est à découvrir jusqu'en juillet 2019, et les bandes dessinées seront renouvelées tous les trois mois. Des stages BD et des rencontres avec les auteurs sont aussi prévus. 

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