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L'Unesco recommande de retirer des tombeaux de rois ougandais de la liste du patrimoine en péril après leur rénovation

Ce retrait de la liste du patrimoine en péril – justifié par la reconstruction du site de Kasubi, dans le sud de l'Ouganda – constituerait, selon l'Unesco, un symbole fort : 50% des sites figurant dans cette liste se trouvent sur le continent africain.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
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Des artisans fixent les anneaux circulaires au plafond de l'un des bâtiments appartenant aux tombeaux royaux de Kasubi à Kampala, en Ouganda, le 13 juin 2023. (STUART TIBAWESWA / AFP)

L'Unesco a recommandé lundi 28 août que le site de Kasubi, abritant des tombeaux de souverains du Buganda, royaume traditionnel du sud de l'Ouganda, endommagé par un incendie en 2010, soit retiré de la liste du patrimoine en péril après avoir été reconstruit.

Situé sur des collines de la capitale Kampala, cet ensemble de bâtiments circulaires de bois, roseaux et toits de chaume est inscrit depuis 2001 au patrimoine mondial de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). Cette recommandation sera soumise aux 21 États membres du Comité du patrimoine mondial qui se réunit du 10 au 25 septembre à Riyad (Arabie saoudite). Ce retrait de la liste du patrimoine en péril constituerait, selon l'Unesco, un symbole fort, étant donné que 50% des sites figurant dans cette liste se trouvent sur le continent africain.

Financements internationaux

Le site de Kasubi a été reconstruit avec l'aide de financements internationaux, après un incendie en mars 2010 qui a en grande partie détruit le bâtiment principal, appelé Muzibu-Azaala-Mpanga, abritant les tombes de quatre kabakas (rois) du Buganda, premier des royaumes coutumiers du pays. Cet ancien palais des kabakas, construit en 1882 et converti en sépulture royale en 1884, constitue "un exemple exceptionnel du style architectural développé par le puissant royaume du Buganda à partir du XIIIe siècle", selon l'Unesco.

Un garde se tient devant l'un des bâtiments appartenant aux tombeaux royaux de Kasubi à Kampala, en Ouganda, le 13 juin 2023. (STUART TIBAWESWA / AFP)

L'incendie de 2010 avait provoqué une vive émotion parmi les Baganda, sujets des rois du Buganda et l'une des principales ethnies d'Ouganda. Le sinistre s'était produit à une époque de relations tendues entre le gouvernement et les Baganda après une interdiction de déplacement imposée à leur monarque en septembre 2009, qui avait déclenché des émeutes massives autour de Kampala, faisant au moins 27 morts. Après l'incendie, au moins deux personnes avaient été tuées par des tirs des forces de sécurité ougandaises contre des partisans du kabaka qui protestaient contre la venue du président Yoweri Museveni sur le site dévasté.

Des artisans fixent les anneaux circulaires au plafond de l'un des bâtiments appartenant aux tombeaux royaux de Kasubi à Kampala, en Ouganda, le 13 juin 2023. (STUART TIBAWESWA / AFP)

Très influents économiquement et politiquement, les Baganda sont viscéralement attachés à leur royauté et vénèrent Ronald Muwenda Mutebi II, symboliquement rétabli dans ses droits en 1993 par le président Museveni. Yoweri Museveni a accédé au pouvoir en 1986 à l'issue de la guerre du bush, qu'il a remportée avec le soutien du Buganda. De nombreux Baganda méprisaient le rival de Yoweri Museveni, l'ancien président Milton Obote, car il avait déclaré illégaux les royaumes tribaux et forcé les kabakas à l'exil.

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