La Fondation pour la Sauvegarde de l'art français lance un appel aux dons pour restaurer un tableau caché dans une église normande pendant plus d'un siècle
C’est une découverte plutôt insolite. Elisabeth Barrière, une habitante de Saint-Cornier-des-Landes dans l’Orne, passionnée d’histoire, a retrouvé la trace d’un tableau accroché dans l’église du village jusqu’en 1906. Il a été caché à l'époque par les habitants dans le clocher, au-dessus du mécanisme de l’horloge.
Selon la Fondation pour la Sauvegarde de l'art français, le tableau serait une copie d’une œuvre intitulée Le Christ et la Samaritaine. Cette huile sur bois est exposée au musée des Beaux Arts de Caen. Elle a été peinte aux alentours de 1650 par Philippe de Champaigne (1602-1674), entré à la cour de Louis XIII, premier peintre de la reine Marie de Médicis, et le seul autorisé à peindre Richelieu en habit de cardinal, qu’il représentera à onze reprises.
"Après pas mal de recherches, on s’est rendu compte qu’au moment de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, il y a un inventaire qui a eu lieu là le 2 mars 1906, mais les habitants de Saint-Cormier ne se sont jamais laissé faire. Ils n’ont pas voulu qu’ils rentrent faire l’inventaire et ils ont tout barricadé. Ils ont caché tout ce qu’il y avait de beau dans l’église, dans le clocher", raconte Elisabeth Barrière.
Restauration possible
Alors évidemment, le tableau, déposé sans aucune protection, est sale, abimé et la toile est, par endroits, déchirée. Mais pas de quoi effrayer les spécialistes de la Fondation pour la Sauvegarde de l'art français qui estiment que sa restauration est possible.
"La toile en elle-même est peu abimée. Un chanci, donc une sorte de pourriture, recouvre l’intégralité de la toile et lui donne cet aspect complètement terni et donne l’impression que les couleurs ne sont plus là. Mais sous ce chanci, tous les pigments de peinture sont bien présents, et en nettoyant cette petite couche superficielle on retrouvera très vite toutes ces peintures pleines de couleur", explique Pauline de Poncheville, responsable des œuvres d'art à la fondation.
Pour sauver cette copie qualifiée de bonne facture, une souscription publique vient d’être lancée en ligne afin de trouver de généreux mécènes pour financer la restauration, dont le coût est estimé à plusieurs milliers d’euros.
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