La France et l'Arabie saoudite annoncent une coopération culturelle tous azimuts
Cet accord, d'une durée de dix ans, prévoit la création d'une agence dédiée sur le modèle de l'agence France Museum, qui a piloté la mise sur pied du Louvre Abu Dhabi inauguré en novembre dernier, a indiqué à des journalistes Gérard Mestrallet, président du conseil d'administration du groupe énergétique Engie et envoyé spécial du président français Emmanuel Macron pour Al-Ula.
L'agence sera chargée du développement de musées, de la partie archéologique du site, de la formation des professionnels du tourisme et de la mise en place d'infrastructures d'accueil.
"La région concernée par cet accord a une superficie de près de 22.000 km2", a souligné le directeur général de la Commission royale pour Al-Ula, Amr Al Madani.
Madain Salih, un site nabatéen exceptionnel
Elle comprend des sites exceptionnels, comme l'ancienne cité nabatéenne de Hegra à Madain Salih. Les Nabatéens y ont construit, entre le Ve siècle avant JC et le IIe de notre ère, plus de cent tombeaux grandioses comme ceux de Petra, en Jordanie. Les fouilles, menées d'abord par les archéologues saoudiens, n'ont commencé qu'à la fin des années 1980. Un programme de fouilles franco-saoudien, avec des équipes du CNRS, a été mis en place en 2008La région présente aussi des paysages spectaculaires de canyons taillés dans le sable.
L'accord qui doit être signé mardi, a souligné Gérard Mestrallet, est "sans précédent", notamment par l'ampleur des domaines qu'il couvre : archéologie, offre culturelle et artistique mais aussi infrastructures, énergie, transports, formation et "tout ce que la France peut offrir en termes de valorisation du patrimoine".
Un musée et un centre de recherche sera créé à Al-Ula
L'agence, dont Gérard Mestrallet est pressenti pour occuper la présidence, sera financée par des capitaux saoudiens, mais aucun chiffre n'a été communiqué par les deux responsables.Même discrétion concernant le montant d'un fonds de dotation pour la protection du patrimoine français qu'abonderait Riyad.
Un musée et un centre de recherche historique et archéologique seront créés à Al-Ula, située à 1.100 km de la capitale. Cent cinquante étudiants et étudiantes à parité seront formés aux métiers du tourisme et de la culture.
La France va aider à la création d'un opéra à Jeddah
Par ailleurs, la ministre française de la Culture Françoise Nyssen a annoncé lundi que la France va aider l'Arabie saoudite à se doter d'un orchestre et d'un opéra.Riyad veut développer le tourisme
Les premiers touristes pourraient être accueillis dans la région "d'ici à 3 à 5 ans", selon Amr Al Madani. Une fois complètement équipée, la région, qui dispose déjà d'un aéroport, devrait pouvoir recevoir entre 1,5 et 2,5 millions de visiteurs par an en respectant l'environnement et les normes de développement durable, selon le responsable saoudien.Le prince Sultan ben Salmane ben Abdelaziz, en charge du tourisme, avait annoncé en décembre dernier que des visas de tourisme seraient délivrés à partir du premier trimestre 2018. Le royaume, très dépendant du pétrole, était jusque-là fermé aux touristes, ne délivrant de visas que pour les travailleurs étrangers ou les pèlerins se rendant à la Mecque.
Par ailleurs, en août, Riyad avait annoncé le lancement d'un projet touristique d'envergure consistant à transformer une cinquantaine d'îles de la mer Rouge en stations balnéaires de luxe.
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, surnommé "MBS", est arrivé dimanche pour une visite de trois jours en France, afin de vanter ses réformes et resserrer les liens avec Paris après des tensions liées aux crises régionales.
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