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La légendaire bête du Gévaudan reconstituée grandeur nature

Une reconstitution en résine et polyuréthane de la mythique bête du Gévaudan, qui sévit dans cette région de Lozère entre 1764 et 1767, réalisée à partir d'images et de témoignages du XVIIIe siècle, a été présentée à Paris lundi par le journaliste Jean-Claude Bourret, auteur d'un ouvrage sur le sujet.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Une reconstitution grandeur nature supposée de la fameuse bête du Gévaudan (11 avril 2016 à Paris)
 (Elliott Verdier / AFP)

Une centaine de victimes

"C'est une première mondiale. Personne n'a eu l'idée en 250 ans de reconstituer la bête, en reprenant les dimensions mesurées par les deux chirurgiens qui, le 20 juin 1767, ont fait son autopsie", a déclaré au Press Club de France Jean-Claude Bourret, ancien présentateur des journaux télévisés de TF1 et auteur d'un ouvrage avec Julien Grycan sur le sujet paru en 2010 (Editions du Signe).

La bête, qui aurait tué une centaine de personnes entre 1764 et 1767, est entourée de légendes : était-elle un Lion, une hyène ou bien un homme déguisé en loup ? Le rapport d'autopsie établi après qu'elle fut abattue en 1767 par Jean Chastel, un chasseur local, donne ses mensurations exactes. Elle avait des pattes "très puissantes", un pelage brun "avec une raie noire sur le dos", "des dents conséquentes" et "une immense langue de 37,8 cm", selon Jean-Claude Bourret.

L'animal a déjà fait l'objet de nombreux ouvrages. Il a été le sujet de l'émission télévisée "Tribunal de l'impossible" en 1967 et du film de Christopher Gans "Le Pacte des loups" (2001).

Traces de sang

"La bête est certainement un croisement entre un chien de combat descendant des légions romaines, avec une grande tache en forme de coeur qui est tout à fait caractéristique, et un loup", estime le journaliste, auteur du livre en deux tomes "Le secret de la bête du Gévaudan" (2010).

La reconstitution montre l'animal en posture d'attaque, avec des traces de sang sur ses crocs : "On retrouve bien ses yeux rouges, qui faisaient peur aux témoins de l'époque", dit-il. Les récits de 70 paysans du XVIIIe siècle, qui ont survécu à ses attaques, ont également servi à élaborer la sculpture.

Celle-ci a nécessité le travail d'une trentaine d'artisans (sculpteurs, taxidermistes, moulistes...) et coûté plus de 150.000 euros.

Elle pourrait revenir à un musée, selon Guy Gilbertas, chef d'entreprise passionné par la légende, à l'origine de cette reconstitution. "On a envie de l'utiliser pour dynamiser la région de l'ancien Gévaudan", indique-t-il.

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