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La Nuit des églises, pour faire redécouvrir des édifices délaissés

Concerts, visites insolites et même parcours à rollers... Des centaines d'édifices catholiques participent à partir de samedi et jusqu'au 7 juillet à la "Nuit des églises", destinée à faire redécouvrir des lieux parfois délaissés dans un pays en partie déchristianisé.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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L'église Saint-Martin à Montigny-l'Allier (Aisne)
 (Julien Laurent)

La France compte plus de 42.000 églises et chapelles paroissiales affectées au culte catholique dont quelque 40.000, construites avant la loi de 1905 séparant les Eglises et l'Etat, sont la propriété des communes.
 
Si ces bâtiments sont le plus souvent "entretenus avec sollicitude" par ses propriétaires selon la Conférence des évêques de France (CEF), nombre d'entre eux, en zone rurale, restent fermés le plus clair de l'année, faute de célébrations religieuses régulières.

Ouvertes en soirée pendant une semaine

D'où l'idée de les ouvrir exceptionnellement en soirée dans le cadre d'un événement qui dure une semaine. Plus des deux tiers des lieux participant à la 8e "Nuit des églises" se situent en milieu rural : les clochers, marqueurs identitaires d'un village, y sont aussi le signe d'une pratique religieuse en déclin.
 
"Il y a pour nous un enjeu pastoral, celui de redonner un coup de projecteur sur des églises trop souvent délaissées par les communautés chrétiennes", explique Maud de Beauchesne, responsable du département d'art sacré de la CEF, qui coordonne la manifestation.
 
L'association Les Priants des campagnes oeuvre de son côté depuis 2013 pour organiser, à défaut de messes, des prières communes dans des églises rurales afin d'y maintenir une activité cultuelle.

La moitié du patrimoine français

Pour la CEF, la "Nuit des églises" revêt en outre une dimension "sensible" qui passe par la mise en lumière des oeuvres qui se trouvent entre ces murs. "Pour nos concitoyens, il est souvent plus facile de franchir le seuil d'une église que d'un musée pour découvrir l'art", fait valoir Maud de Beauchesne.
 
Mais "pour que nos églises soient aimées, il faut les faire connaître : c'est la moitié, au minimum, du patrimoine français et c'est une moitié dont on ne parle pas", estime pour sa part le président de la Fondation pour la sauvegarde de l'art français, Olivier de Rohan-Chabot, partenaire de l'événement.
 
Déclinaison urbaine plus inattendue que les concerts, visites et expositions proposés, une "roller party" permettra le 3 juillet à des jeunes de découvrir cinq églises parisiennes à rollers ou en trottinette. "Nous souhaitons leur faire toucher du doigt qu'une église, c'est un lieu vivant", souligne Florence de Langlais, présidente de l'association Les Trésors de Paris.

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