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La réplique de "l'Hermione" de La Fayette prend le large dimanche
La réplique de "L'Hermione", frégate sur laquelle La Fayette rallia les insurgés américains en lutte contre l'Angleterre en 1780, effectuera sa toute première sortie en mer dimanche depuis Rochefort en Charente-Maritime, étape décisive d'un chantier titanesque long de 17 ans.
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Plusieurs semaines d'essais en mer
Ce n'est pas encore le grand départ pour les Etats-Unis, sur les traces de Gilbert du Motier (1757-1834), marquis de La Fayette, prévu en avril 2015. Mais la sortie du trois-mâts au large de la Charente est un premier aboutissement pour ce défi lancé en 1997 par quelques passionnés: reconstruire "l'Hermione" à l'identique, à l'emplacement même où avait été édifiée la frégate originale, en faisant revivre l'arsenal et les métiers de l'époque.
Organisé en deux étapes, le départ de cette réplique débutera dans la nuit de samedi à dimanche, avec les manoeuvres pour l'extraire de sa cale de construction -- sa forme de radoub -- et un premier appareillage en direction du port de commerce rochefortais, plus en amont. De là, la frégate devrait descendre la Charente au moteur dimanche après-midi, puis s'élancer sur l'Océan Atlantique en direction de l'île d'Aix, avant plusieurs semaines d'essais en mer. Pour cette première navigation, "l'Hermione", parée de ses gréements, mais sans la totalité de ses voiles ni de sa mâture, en partie démontée pour passer sous le viaduc de la Charente, sera précédée d'une parade nautique et saluée par une chaîne humaine postée sur les rives de l'estuaire. En juillet 2012, 65.000 personnes avaient déjà assisté à la mise à flots de la coque sur le fleuve.
"C'est une étape importante: faire naviguer "l'Hermione" en mer, on ne l'a jamais fait !", s'enthousiasme Benedict Donnelly, président de l'Association Hermione-Lafayette qui compte aujourd'hui 8.000 adhérents. "C'est une vraie fierté d'avoir gardé la force collective de ce projet. Il y a bien eu des moments de tension, mais on a gardé l'essentiel, on est resté uni", rappelle-t-il, se félicitant du professionnalisme déployé autour du navire au fil des ans, "une marque de fabrique de l'association".
Un chantier de 17 ans
En 17 ans, la construction du navire -- 65 mètres de long et 47 mètres de haut -- a mobilisé des artisans venus de France, Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne et Suède, ainsi que des dizaines de bénévoles. Les plans du navire ayant disparu, il a fallu rechercher ceux du "navire-jumeau" de "l'Hermione" et travailler sur la base des rares peintures de la frégate, coulée en 1793.
Tout cela pour un budget de 25 millions d'euros, financé notamment par les quatre millions de visiteurs venus découvrir le chantier dans la ville-arsenal, les collectivités locales et des actions originales de financement participatif pour certaines pièces spécifiques du navire (proue, fanal, etc...). Sur le pont, l'heure est à la sérénité. L'équipage, formé de 18 professionnels et 54 volontaires, vit à bord depuis le 1er septembre. "Ils sont prêts! On s'y est pris suffisamment tôt. Ne reste plus qu'à les amariner: les habituer à naviguer, à faire les quarts, les manoeuvres", explique Yann Cariou, ex-officier de marine de 57 ans, qui prendra le commandement de la frégate pour la traversée jusqu'à Boston.
"Personne n'a fait naviguer un navire comme ça depuis deux siècles"
Pour cet ancien commandant du "Bélem", la première sortie sera aussi "l'occasion de voir comment réagit le navire et d'apprécier ses qualités manoeuvrières". "Mais surtout il y aura de l'émotion: c'est quand même "l'Hermione" et personne n'a fait naviguer un navire comme ça depuis deux siècles", se réjouit-il.
Une fois la mâture remontée à l'île d'Aix, la frégate s'élancera pour plusieurs semaines d'entraînement en mer le long de la côte atlantique, avec une première escale ouverte au public, du 9 au 13 octobre, à Bordeaux. Avant le retour mi-novembre à son port d'attache pour les derniers réglages et, enfin, le départ historique sur les traces de La Fayette. En 1780, il avait fallu 38 jours au jeune marquis de 23 ans pour traverser l'Atlantique et annoncer aux insurgés américains le soutien de la France contre les troupes de la Couronne britannique. Il avait alors reçu de George Washington le commandement des troupes de Virginie, scellant son destin de héros de l'Indépendance américaine.
Ce n'est pas encore le grand départ pour les Etats-Unis, sur les traces de Gilbert du Motier (1757-1834), marquis de La Fayette, prévu en avril 2015. Mais la sortie du trois-mâts au large de la Charente est un premier aboutissement pour ce défi lancé en 1997 par quelques passionnés: reconstruire "l'Hermione" à l'identique, à l'emplacement même où avait été édifiée la frégate originale, en faisant revivre l'arsenal et les métiers de l'époque.
Organisé en deux étapes, le départ de cette réplique débutera dans la nuit de samedi à dimanche, avec les manoeuvres pour l'extraire de sa cale de construction -- sa forme de radoub -- et un premier appareillage en direction du port de commerce rochefortais, plus en amont. De là, la frégate devrait descendre la Charente au moteur dimanche après-midi, puis s'élancer sur l'Océan Atlantique en direction de l'île d'Aix, avant plusieurs semaines d'essais en mer. Pour cette première navigation, "l'Hermione", parée de ses gréements, mais sans la totalité de ses voiles ni de sa mâture, en partie démontée pour passer sous le viaduc de la Charente, sera précédée d'une parade nautique et saluée par une chaîne humaine postée sur les rives de l'estuaire. En juillet 2012, 65.000 personnes avaient déjà assisté à la mise à flots de la coque sur le fleuve.
"C'est une étape importante: faire naviguer "l'Hermione" en mer, on ne l'a jamais fait !", s'enthousiasme Benedict Donnelly, président de l'Association Hermione-Lafayette qui compte aujourd'hui 8.000 adhérents. "C'est une vraie fierté d'avoir gardé la force collective de ce projet. Il y a bien eu des moments de tension, mais on a gardé l'essentiel, on est resté uni", rappelle-t-il, se félicitant du professionnalisme déployé autour du navire au fil des ans, "une marque de fabrique de l'association".
Un chantier de 17 ans
En 17 ans, la construction du navire -- 65 mètres de long et 47 mètres de haut -- a mobilisé des artisans venus de France, Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne et Suède, ainsi que des dizaines de bénévoles. Les plans du navire ayant disparu, il a fallu rechercher ceux du "navire-jumeau" de "l'Hermione" et travailler sur la base des rares peintures de la frégate, coulée en 1793.
Tout cela pour un budget de 25 millions d'euros, financé notamment par les quatre millions de visiteurs venus découvrir le chantier dans la ville-arsenal, les collectivités locales et des actions originales de financement participatif pour certaines pièces spécifiques du navire (proue, fanal, etc...). Sur le pont, l'heure est à la sérénité. L'équipage, formé de 18 professionnels et 54 volontaires, vit à bord depuis le 1er septembre. "Ils sont prêts! On s'y est pris suffisamment tôt. Ne reste plus qu'à les amariner: les habituer à naviguer, à faire les quarts, les manoeuvres", explique Yann Cariou, ex-officier de marine de 57 ans, qui prendra le commandement de la frégate pour la traversée jusqu'à Boston.
"Personne n'a fait naviguer un navire comme ça depuis deux siècles"
Pour cet ancien commandant du "Bélem", la première sortie sera aussi "l'occasion de voir comment réagit le navire et d'apprécier ses qualités manoeuvrières". "Mais surtout il y aura de l'émotion: c'est quand même "l'Hermione" et personne n'a fait naviguer un navire comme ça depuis deux siècles", se réjouit-il.
Une fois la mâture remontée à l'île d'Aix, la frégate s'élancera pour plusieurs semaines d'entraînement en mer le long de la côte atlantique, avec une première escale ouverte au public, du 9 au 13 octobre, à Bordeaux. Avant le retour mi-novembre à son port d'attache pour les derniers réglages et, enfin, le départ historique sur les traces de La Fayette. En 1780, il avait fallu 38 jours au jeune marquis de 23 ans pour traverser l'Atlantique et annoncer aux insurgés américains le soutien de la France contre les troupes de la Couronne britannique. Il avait alors reçu de George Washington le commandement des troupes de Virginie, scellant son destin de héros de l'Indépendance américaine.
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