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La restauration du retable d'Issenheim à Colmar révèle la peinture de Mathias Grünewald

Le retable d'Issenheim, trésor du musée Unterlinden de Colmar, fait l'objet pour la première fois de son histoire d'une restauration complète. Pendant la réhabilitation des sculptures à Paris, le nettoyage des peintures se déroule à Colmar. Les premiers résultats sont spectaculaires.
Article rédigé par Ariane Combes-Savary
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Les peintures de Matthias Grünewald reprennent vie.
 (France 3 culturebox - Bernard Stemmer )

Ils œuvrent en silence, parfaitement concentrés. Armés d’un coton tige, les restaurateurs des trois tableaux de Mathias Grünewald appliquent soigneusement des solvants "maison" pour dissoudre les couches de vernis accumulées au fil des siècles. Leur travail requiert une extrême précaution. "Il faut régler le geste, étudier le temps d'application et le temps d'enlèvement et être bien sûr d'avoir rincé comme il faut, explique la restauratrice Emmanuelle Bonaccini. Ce sont des interventions irréversibles, il faut une prudence particulière."

Reportage : France 3 Alsace, N. Ly / B. Stemmer / M. Beauclair

Redécouvrir l'œuvre de Mathias Grünewald

L'erreur n'est pas permise. Les solvants ont été testés en novembre, leur dosage validé par un conseil scientifique. Très vite, resurgissent les couleurs originelles apposées par Mathias Grünewald il y a cinq siècles. L'expertise opère comme par magie sous les yeux ébahis de la directrice du musée Unterlinden de Colmar. La restauration vient à peine de débuter et déjà le contraste est saisissant. 
 

On voit l'avancée millimètre par millimètre, c'est extraordinaire. Ce qu'il y a de fou c'est que l'on redécouvre le tableau. La chevelure de Marie lui descendait jusqu'aux hanches, je ne l'avais pas vu. C'est génial de voir ça !

Pantxika De Paepe, directrice du musée Unterlinden de Colmar


Une redécouverte totale de l'oeuvre, des couleurs mais aussi de nombreux élèments de composition. Avec le temps, certains détails ont disparu. "La succession de vernis mis les uns sur les autres pendant des siècles fait qu'ils se sont oxydés, commente Antony Pontabry, restaurateur lui aussi. Ils sont devenus très résistants et ils cachent certaines parties."

La plus grande surprise pourrait venir du ciel de la crucifixion. Derrière le noir opaque, se cacherait un dégradé de bleus que seuls les comtemporains de Grünewald ont pu admirer.

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