La toponymie bretonne n'est pas une urgence à classer au patrimoine immatériel de l'humanité, selon l'Unesco

Dans sa décision, l'Unesco encourage cependant la France à "assurer la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel" en Bretagne.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Le drapeau breton, "Gwenn ha du", créé en 1923. (JACQUES LOIC / PHOTONONSTOP VIA AFP)

L'Unesco a dit "niet" : l'organisation onusienne dont le siège est à Paris a rejeté la requête d'une association bretonne visant à inscrire en "extrême urgence" la toponymie bretonne au patrimoine immatériel de l'humanité, a-t-on appris dimanche 1er septembre au soir.

Le bureau du comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco a estimé que cette candidature ne constituait pas "un cas d'extrême urgence sur la base de l'article 17.3 de la Convention" pour la sauvegarde de ce patrimoine, selon une décision datée du 4 juin publiée sur le site de l'organisation internationale.

En cause, "l'adressage" obligatoire

L'association Koun Breizh (Mémoire de Bretagne), à l'origine de la candidature, estimait que la loi 3DS (différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification) menaçait la toponymie bretonne en obligeant les communes de moins de 2 000 habitants à attribuer un nom de rue et un numéro pour chaque usager.

Cette standardisation des noms de lieux "conduit de manière silencieuse et insidieuse à la débretonnisation de nos campagnes", avait déploré  en mai Yvon Ollivier, président de l'association. Dans sa requête à l'Unesco, l'association citait des exemples de noms de hameaux en breton qui disparaissaient ou étaient francisés suite à ce nouvel adressage.

Reconnaissance implicite de la toponymie bretonne ?

Dans sa décision, l'Unesco encourage "la France à continuer à travailler avec les communautés concernées pour assurer la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel" en Bretagne.

L'association Koun Breizh y voit une reconnaissance de "notre toponymie en langue bretonne" et un appel aux "pouvoirs publics à se consacrer pleinement à sa protection", selon un communiqué. "Cette reconnaissance est déjà une victoire et devrait convaincre les Bretonnes et les Bretons du trésor que recèle notre toponymie, et plus largement notre langue bretonne", est-il ajouté.

Le but de cet "adressage" est de faciliter notamment les secours, la distribution de lettres et de colis, ou encore le déploiement de la fibre. Il a également fait débat dans d'autres régions françaises, qu'il s'agisse de l'Alsace ou de la Creuse.

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