Cet article date de plus de dix ans.
Labelsoie : le fabuleux vestiaire en organza de soie d'étudiants lyonnais
Depuis trois ans, Lyon valorise la longue histoire qui l’unit à la soie avec le Festival Labelsoie. Jusqu’au 1er décembre, une centaine de manifestations permet d’éclairer toutes les facettes liées à la production du précieux tissu. Et pour montrer que la soie se conjugue au passé mais aussi au présent et au futur, le musée Gadagne a laissé carte blanche aux étudiants de l’école Esmod.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 6min
« Par quoi je commence ? ». C’est la question qu’on se pose en découvrant le programme de ce 3e Festival Labelsoie à Lyon. La profusion et la diversité des rendez-vous a de quoi donner le tournis ! Expositions, ateliers pour adultes et enfants, spectacles de danse et de théâtre, visites, ballades urbaines, conférences, tables rondes et journées d’études…
Il y en a pour tous les goûts et tous les âges. « Cela faisait partie de notre cahier des charges » explique Marie-Anne Privat-Savigny, la directrice du Musée Gadagne (qui pilote le Festival pour la ville de Lyon), « à savoir proposer un festival pluridisciplinaire dans l’approche de la soierie, avec plusieurs portes d’entrées, pour toucher aussi bien les familles que les savants, les amateurs d’histoire ou de shopping ». Force est de reconnaître que tout le monde peut trouver son compte dans ce Festival qui a aussi son parcours « off ». Très ludique, il implique des librairies, des boutiques exposant des créations soyeuses mais aussi - incontournable !- les célèbres bouchons lyonnais avec un menu estampillé « Labelsoie » et des parallèles entre le vocabulaire commun à la soie et au vin. Comme le rappelle Marie-Anne Priat Savigny, l’intérêt de ce festival, "c’est de montrer au grand public que la soierie lyonnaise va au-delà de la simple production d’un magnifique tissu ». Le travail de la soie a façonné des quartiers de la ville en terme d’urbanisme et d’architecture, influencé le monde ouvrier et permis le maintien de savoir- faire uniques où l’innovation a désormais toute sa place.
La soie dans les mains des étudiants d'Esmod
L’innovation… et la jeunesse. Pour ancrer le travail de la soie dans le présent mais aussi dans le futur, le musée Gadagne a donné carte blanche aux élèves de l’école Esmod. L’an dernier, ses 160 étudiants avaient déjà créé une immense robe rouge de 18 mètres de long. Cette année, ils ont imaginé un vestiaire géant pour la Papesse Jeanne ! C’est Alain Boix, le directeur d’Esmod Lyon qui a inventé cette histoire « pour permettre aux élèves de rêver et de comprendre ». "Je me suis inspiré d’une exposition sur la Papesse Jeanne, vue cet été en Avignon. J’ai imaginé que lors de l’expo, on retrouvait son IPhone (!) contenant deux mails adressés aux soyeux lyonnais. Dans le premier, elle leur demandait de confectionner des vêtements géants en organza de soie, de sept couleurs différentes, pour assister au baptême de Pantagruel. Dans le second, elle les remerciait et mettait en pièce jointe des photos de la cérémonie. Les photos étant de mauvaise résolution, les élèves d’Esmod avaient pour mission de reconstituer ce vestiaire géant ». Cette histoire, Alain Boix l’a raconté début novembre aux étudiants des trois années que compte le cycle Esmod. Chaque classe disposaient de 12h pour réaliser ce projet qui s’intégrait au programme. A partir de tissus offerts par la maison Bianchini Ferier, les "première année" ont réalisé la jupe et la robe, les "deuxième année" la veste tailleur et le pantalon et les "troisième année", la chemise, le T-shirt et le manteau. Il a fallu concevoir, tracer, tailler et coudre. Une vraie performance : « l’organza de soie est un tissu très difficile à travailler, c’est une matière vivante, délicate » explique Alain Boix. Les étudiants ont réussi à livrer ce drôle de vestiaire en temps et en heure. Accrochés sur de grands cintres dans une salle du musée Gadagne, les vêtements aux couleurs de l’arc-en-ciel sont éclatants de lumière et tranchent avec le côté sage et feutré du lieu. Pour Marie-Anne Privat-Savigny, « c’est important que ces étudiants s’intéressent à la soierie lyonnaise et la travaille de façon concrète. Et ils amènent de la jeunesse dans le Festival ». Côté étudiants, c’est une belle expérience. « Pour eux, c’est que du bonheur ! » sourit Alain Boix « et c’est aussi une autre façon de leur parler de l’art, de leur montrer comment on peut réaliser une performance. Ca leur apprend aussi à s’inspirer de tout ce qui les entoure pour répondre aux demandes d’un client, à son histoire».
Après deux créations «géantes » pour le Festival, quelle sera la tendance pour l’édition Labelsoie 2014 ? Alain Boix l’ignore encore. Mais il y aura des histoires à raconter. En effet, le thème sera consacré à l’insurrection de 1834, à savoir la deuxième révolte des canuts. Il y sera aussi question de roses car les liens entre rosiéristes et soyeux sont nombreux. De quoi tisser un joli programme !
Festival Labelsoie à Lyon jusqu'au 1er décembre
La Papesse géante d'Esmod et son vestiaire arc-en-ciel sont exposésjusqu'au 31 décembre aux Musées Gadagne à Lyon
Il y en a pour tous les goûts et tous les âges. « Cela faisait partie de notre cahier des charges » explique Marie-Anne Privat-Savigny, la directrice du Musée Gadagne (qui pilote le Festival pour la ville de Lyon), « à savoir proposer un festival pluridisciplinaire dans l’approche de la soierie, avec plusieurs portes d’entrées, pour toucher aussi bien les familles que les savants, les amateurs d’histoire ou de shopping ». Force est de reconnaître que tout le monde peut trouver son compte dans ce Festival qui a aussi son parcours « off ». Très ludique, il implique des librairies, des boutiques exposant des créations soyeuses mais aussi - incontournable !- les célèbres bouchons lyonnais avec un menu estampillé « Labelsoie » et des parallèles entre le vocabulaire commun à la soie et au vin. Comme le rappelle Marie-Anne Priat Savigny, l’intérêt de ce festival, "c’est de montrer au grand public que la soierie lyonnaise va au-delà de la simple production d’un magnifique tissu ». Le travail de la soie a façonné des quartiers de la ville en terme d’urbanisme et d’architecture, influencé le monde ouvrier et permis le maintien de savoir- faire uniques où l’innovation a désormais toute sa place.
La soie dans les mains des étudiants d'Esmod
L’innovation… et la jeunesse. Pour ancrer le travail de la soie dans le présent mais aussi dans le futur, le musée Gadagne a donné carte blanche aux élèves de l’école Esmod. L’an dernier, ses 160 étudiants avaient déjà créé une immense robe rouge de 18 mètres de long. Cette année, ils ont imaginé un vestiaire géant pour la Papesse Jeanne ! C’est Alain Boix, le directeur d’Esmod Lyon qui a inventé cette histoire « pour permettre aux élèves de rêver et de comprendre ». "Je me suis inspiré d’une exposition sur la Papesse Jeanne, vue cet été en Avignon. J’ai imaginé que lors de l’expo, on retrouvait son IPhone (!) contenant deux mails adressés aux soyeux lyonnais. Dans le premier, elle leur demandait de confectionner des vêtements géants en organza de soie, de sept couleurs différentes, pour assister au baptême de Pantagruel. Dans le second, elle les remerciait et mettait en pièce jointe des photos de la cérémonie. Les photos étant de mauvaise résolution, les élèves d’Esmod avaient pour mission de reconstituer ce vestiaire géant ». Cette histoire, Alain Boix l’a raconté début novembre aux étudiants des trois années que compte le cycle Esmod. Chaque classe disposaient de 12h pour réaliser ce projet qui s’intégrait au programme. A partir de tissus offerts par la maison Bianchini Ferier, les "première année" ont réalisé la jupe et la robe, les "deuxième année" la veste tailleur et le pantalon et les "troisième année", la chemise, le T-shirt et le manteau. Il a fallu concevoir, tracer, tailler et coudre. Une vraie performance : « l’organza de soie est un tissu très difficile à travailler, c’est une matière vivante, délicate » explique Alain Boix. Les étudiants ont réussi à livrer ce drôle de vestiaire en temps et en heure. Accrochés sur de grands cintres dans une salle du musée Gadagne, les vêtements aux couleurs de l’arc-en-ciel sont éclatants de lumière et tranchent avec le côté sage et feutré du lieu. Pour Marie-Anne Privat-Savigny, « c’est important que ces étudiants s’intéressent à la soierie lyonnaise et la travaille de façon concrète. Et ils amènent de la jeunesse dans le Festival ». Côté étudiants, c’est une belle expérience. « Pour eux, c’est que du bonheur ! » sourit Alain Boix « et c’est aussi une autre façon de leur parler de l’art, de leur montrer comment on peut réaliser une performance. Ca leur apprend aussi à s’inspirer de tout ce qui les entoure pour répondre aux demandes d’un client, à son histoire».
Après deux créations «géantes » pour le Festival, quelle sera la tendance pour l’édition Labelsoie 2014 ? Alain Boix l’ignore encore. Mais il y aura des histoires à raconter. En effet, le thème sera consacré à l’insurrection de 1834, à savoir la deuxième révolte des canuts. Il y sera aussi question de roses car les liens entre rosiéristes et soyeux sont nombreux. De quoi tisser un joli programme !
Festival Labelsoie à Lyon jusqu'au 1er décembre
La Papesse géante d'Esmod et son vestiaire arc-en-ciel sont exposésjusqu'au 31 décembre aux Musées Gadagne à Lyon
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.