L’art traditionnel de la fabrication du tapis turkmène distingué par l'Unesco
L'Unesco, qui a intégré le savoir-faire du tapis turkmène le 12 décembre au patrimoine culturel immatériel de l'Humanité, a souligné son importance comme "signe d'identité et d'unité culturelle"
Le président du Turkménistan a loué le 17 décembre l'inscription au patrimoine culturel de l'Humanité de la fabrication traditionnelle des tapis turkmènes, qui occupent une place centrale dans l'identité promue par ce pays autoritaire d'Asie centrale. Gourbangouly Berdymoukhamedov a félicité de "tout son coeur" ses compatriotes dans une déclaration à la une de tous les quotidiens de cette ex-république soviétique.
Dans ce pays désertique longtemps resté uniquement peuplé de tribus nomades, le tapis est plus qu'un simple élément de décoration . "Etends ton tapis et je lirai ton âme", dit un proverbe turkmène.
Un symbole de "l'humanisme et l'unité" du Turkménistan
Dès le 13e siècle, l'explorateur vénitien Marco Polo (1254-1324) soulignait leur beauté : "les plus fins et plus beaux tapis du monde sont fabriqués ici", écrivit-il.
Mais dans cet État autarcique dirigé d'une main de fer par Gourbangouly Berdymoukhamedov, les tapis ont aussi une fonction politique, en tant que fondement de l'identité turkmène. Les tapis sont ainsi exhibés à chaque cérémonie publique, que ce soit l'inauguration d'une gare en plein désert ou la fête nationale.
Ils ont leur jour dédié, le dernier week-end de mai, et Gourbangouly Berdymoukhamedov a rédigé un livre intitulé "Beauté céleste" au sujet du tapis turkmène qu'il compare à "un hymne éternel à la vie". "Dans nos tapis, frappant par leur beauté et leurs nuances harmonieuses, se concentre le savoir historique et spirituel du peuple turkmène", a encore écrit le chef de l'Etat, saluant un symbole de "l'humanisme et l'unité" du Turkménistan.
A Achkhabad, le musée national du tapis expose 2.000 exemplaires
"Les savoir-faire et connaissances associés sont transmis au sein de la famille, et la viabilité de la tradition est assurée par les membres de la communauté", poursuit l'organisation.
Tissés uniquement par des femmes en laine de mouton "sardjin", une race locale, "les tapis servent à la fois de revêtement de sol et de décoration murale, et des tapis particuliers sont aussi tissés pour les naissances, les mariages et les rituels de deuil et d'oraison".
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