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Le Bénin veut la restitution de ses "trésors volés" exposés au Quai Branly
Trônes, bas-reliefs, bijoux et statuettes, des biens culturels qui font l’objet d’une demande de restitution. Le 27 juillet dernier, le Bénin a demandé à le France de rendre ses œuvres d’art volées à l’époque de la colonisation. Quelques unes sont exposées au musée du Quai Branly.
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C’est la première fois qu’une ancienne colonie d’Afrique subsaharienne effectue une telle demande. Une demande considérable de plus de 5 000 objets dont une trentaine fait partie des collections du musée du Quai Branly.
L’ouverture d’un grand débat
L’histoire de ces trésors remonte à 1892. Le général Alfred Dodds et son armée victorieuse pillent le royaume du Dahomey. Une pratique habituelle depuis des siècles qui permet à la France d’obtenir d’importants biens "mal-acquis", répartis par la suite dans les musées et les collections privées. "Il me semble difficile pour la France d’avoir une position extrêmement moralisatrice concernant l’Afrique, et en même temps de pouvoir continuer à profiter, à jouir des biens qui ont été acquis dans des conditions aussi critiquables" explique Jean-Jacques Neuer, avocat en droit international, spécialiste en art. Un avis que tous ne partagent pas à l’image de la conseillère Afrique de François Hollande, Hélène Le Gal, qui ne reconnait pas là un "pillage colonial". Selon la conseillère, le roi Béhanzin de l’époque "a offert son trône, son sceptre et les statues de son père et de son grand-père de façon volontaire en vertu du droit international".
Reportage : D. Morel / M. Genevois / A. Schillaci / C. Issoulie
Reportage : D. Morel / M. Genevois / A. Schillaci / C. Issoulie
Faire profiter les nouvelles générations
Au-delà de l’aspect "trésors volés" des œuvres, la restitution apporterait au Bénin une source de légitimité nationale ainsi qu’une source de profit évidente pour le pays. La franco-béninoise Marie-Cécile Zinsou est directrice de la fondation Zinsou. Pour elle, la restitution des œuvres permettrait de favoriser l’éducation historique des jeunes générations béninoises. "On a besoin de connaitre son histoire. Pour savoir où l’on va il faut savoir d’où l’on vient. La fondation travaille sur la rénovation du patrimoine, la question de la présentation des artistes et de la création contemporaine", souligne-t-elle.
La réponse de la France concernant la restitution des œuvres est en attente. Les négociations sont longues pour ce genre de débat puisque les musées ont tendance à retarder l’échéance, arguant que les musées africains ne sont pas aux normes dans la conservation des œuvres d’art. Pour information, il est estimé que 90% des œuvres d’art africaines se trouvent hors du continent africain.
La réponse de la France concernant la restitution des œuvres est en attente. Les négociations sont longues pour ce genre de débat puisque les musées ont tendance à retarder l’échéance, arguant que les musées africains ne sont pas aux normes dans la conservation des œuvres d’art. Pour information, il est estimé que 90% des œuvres d’art africaines se trouvent hors du continent africain.
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