Le cinéma Le Louxor de Paris passe le cap du million d'entrées
Quatre ans presque jour pour jour après sa réouverture le 17 avril 2013, l’emblématique cinéma le Louxor a franchi la barre du million d’entrées. "Ce qui en fait la troisième salle art et essai la plus fréquentée à Paris", annonce fièrement la mairie de Paris, qui a investi 25 M€ pour financer les travaux de rénovation de l’ancien "palais du cinéma". Le public manifeste son attachement à cette salle et à son histoire : "Quand on était petit on venait ici, on retrouve la même ambiance", se souvient un spectateur.
Convivial et accessible
La grande salle Youssef Chahine restaurée comprend 334 fauteuils, entre l’orchestre et le balcon. L’écran historique, de 6 mètres, est conservé derrière le nouvel écran. Deux autres salles ont été construites au sous-sol, l’une de 136 places, l’autre de 71.
Le café du cinéma, situé sur la terrasse, surplombe le brouhaha de la ville. Il est désormais ouvert à tous, et permet à chacun (spectateur ou non) de venir profiter de la vue.
A Barbès, une architecture art déco inspirée de l'Egypte antique
Construit en pleine éclosion des salles de cinéma en France, Le Louxor a vu le jour en 1921 au 170 boulevard Magenta. Entre le métro aérien et les immeubles haussmaniens, son immense façade art déco néoégyptienne se dresse et attire immédiatement l'oeil du curieux. En plein coeur du Xe arrondissement, un palais égyptien arborant une devanture finement décorée de mosaïques et de céramiques émaillées.Acheté en 1919 par Henri Silberberg, les travaux du Louxor commencent dès 1920. Le riche propriétaire fait appel à l’architecte Henri Zipcy pour inventer un nouveau lieu de vie au coeur de cet immense carrefour du X et XVIIIe arrondissement.
A l’intérieur, le décorateur Amédée Tiberti est chargé des peintures au pochoir et des bas-reliefs, dont les couleurs sont admirables. Le tout est réalisé dans un style Art déco inspiré de l’Egypte antique : certains éléments sont des copies directes de l’art égyptien (scarabées, frises de lotus et de papyrus, disques ailés), d’autres sont des éléments plus fantasmés vus par les occidentaux, comme les hiéroglyphes fantaisistes décorant les poutres du plafond de la grande salle.
Dans les années 1920, après la découverte du tombeau de Toutânkhamon, l'égyptomanie gagne la France. Le nom de la salle est choisi en référence à la ville égyptienne construite sur les ruines de l’antique cité de Thèbes, ancienne capitale des rois d’Egypte : Louxor.
Le Louxor constitue un exemple unique de salle égyptienne à Paris. Pour trouver des établissements semblables, il faut aller aux Etats-Unis, avec notamment à Hollywood le Grauman’s Egyptian Theatre, qui ouvre ses portes en 1922. Le cinéma compte 1195 places réparties entre une très grande salle, un balcon et une galerie.
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