Le Mobilier national et la Cité de la céramique s'unissent

Les ateliers de restauration du Mobilier national, les diverses manufactures, ainsi que la Cité de la céramique de Sèvres et Limoges sont désormais réunis au sein d'un seul établissement public, selon un décret publié au Journal officiel ce dimanche. Cette réorganisation a pour objectif de renforcer l'harmonisation des structures dédiées à la création et à la préservation du patrimoine artisanal et artistique français. Le décret, signé le 27 décembre par le Premier ministre François Bayrou et la ministre de la Culture Rachida Dati, officialise ainsi cette transformation importante dans le domaine des métiers d'art.

Le nouvel établissement, dont le siège sera situé à Paris, sera placé sous la tutelle du ministre chargé de la Culture. Il regroupera les ateliers de restauration, de recherche et de création du Mobilier national, ainsi que les manufactures nationales de Sèvres, des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie. À cela s'ajoutent les ateliers de dentelles d'Alençon et du Puy-en-Velay, ainsi que le musée national de céramique à Sèvres et le musée national Adrien Dubouché à Limoges, consolidant ainsi un large réseau d'institutions patrimoniales.

Valoriser l'artisanat

Le Mobilier national, qui a son siège aux Gobelins à Paris, est un acteur historique de la création textile, remontant à la fondation des manufactures textiles par Colbert au XVIIe siècle. Cet établissement, ancien garde-meubles de la couronne, fabrique des tapis et tapisseries destinés aux ministères, ambassades et autres lieux officiels, tout en étant également responsable de leur restauration. Cette expertise en création et en conservation s'étendra désormais au sein du nouvel établissement qui aura pour mission de "créer et produire pour le compte de l'État des œuvres de céramique, d'art textile et de mobilier" et de participer à "la mise en valeur et à la préservation, notamment par la pratique, des métiers d'art".

Selon le ministère de la Culture, ce nouvel établissement ne se limitera pas à Paris, mais bénéficiera par ailleurs des ateliers et manufactures situés en région, permettant ainsi de mettre en valeur la diversité et la richesse des métiers d'art à l'échelle nationale. "Loin d'être exclusivement parisien et centralisé, cet établissement multiple, riche de ses collections et de ses musées, permettra grâce à ses ateliers et manufactures présents en région de porter haut la volonté gouvernementale dans les domaines des métiers d'art et de la création", avait ainsi précisé le ministère dans un communiqué en décembre 2023. Cette fusion s'inscrit dans le cadre du plan de revalorisation des métiers d'art annoncé par le gouvernement en mai 2023, qui prévoit un financement de 340 millions d'euros sur trois ans pour structurer, transmettre et développer ces professions essentielles au patrimoine culturel de la France.