Le Premier ministre grec voulait "amuser la galerie" en parlant des frises du Parthénon, selon Rishi Sunak
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a accusé mercredi son homologue grec Kyriákos Mitsotákis d'avoir cherché à "amuser la galerie", en voulant évoquer les frises du Parthénon lors d'une rencontre bilatérale prévue à Londres, finalement annulée. La restitution de ces frises, exposées à Londres au British Museum, est un sujet de discorde qui remonte à des lustres entre Athènes et Londres. À l'image de tous les Premiers ministres qui l'ont précédé, M. Sunak est opposé à leur retour en Grèce.
Black-out sur les frises
Après l'annulation de leur rencontre prévue mardi, Kyriákos Mitsotákis avait exprimé son "mécontentement", alors que le Premier ministre grec a écourté sa visite à Londres. Mercredi, ce dernier semblait cependant soucieux d'apaiser les tensions, liées à ses déclarations dans un entretien durant le weekend à la BBC.
"Cet événement malheureux n'affectera pas les relations gréco-britanniques historiquement profondes", a déclaré M. Mitsotákis à l'issue d'une rencontre à Athènes avec la présidente de la République hellénique, Katerina Sakellaropoulou.
Cette affaire "a un côté positif, car la juste demande de (notre) pays pour la réunification des marbres du Parthénon a gagné en publicité au Royaume-Uni et dans l'opinion publique mondiale", s'est néanmoins réjoui le Premier ministre grec. Mais Rishi Sunak n'a rien lâché mercredi lors des questions hebdomadaires des députés. "Il est apparu clairement que l'objectif de la rencontre n'était pas de discuter de questions de fond pour l'avenir, mais plutôt d'amuser la galerie et de revenir sur des questions du passé, ce n'était pas approprié", a-t-il déclaré. "Je pense que lorsque l'on prend des engagements, il faut les tenir", a-t-il insisté.
"Perdu la boule"
Mardi, Downing Street avait expliqué l'annulation de la rencontre en affirmant que le dirigeant grec n'avait pas tenu son engagement de ne pas utiliser sa visite comme une "plateforme publique" sur la question.
Au centre de ces tensions : la frise de 75 mètres détachée du Parthénon, exposées au British Museum, dont la Grèce demande depuis des décennies la restitution.
Londres affirme que les sculptures ont été "acquises légalement" en 1802 par le diplomate britannique Lord Elgin qui les a revendues au musée londonien. La Grèce soutient, elle, qu'elles ont été l'objet d'un "pillage" alors que le pays était sous occupation ottomane.
Après l'annulation de la rencontre, les critiques contre Rishi Sunak se sont multipliées de la part de l'opposition britannique, mais aussi au sein de la majorité conservatrice. "Le Premier ministre a manifestement perdu la boule", a dit mercredi le chef des travaillistes, Keir Starmer, devant les députés en faisant un jeu de mots avec l'expression "marbres du Parthénon" en anglais. Selon un récent sondage YouGov, 53% des Britanniques sont favorables à leur restitution.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.