"Les cantonnés" : des murs de photos en mémoire de ces vies ouvrières
Lors de la première guerre mondiale, les hommes sont mobilisés au front. Il faut trouver une autre main d'oeuvre pour faire tourner les usines françaises. Les autorités font alors appel à des hommes réquisitionnée dans les colonies, en Afrique, mais aussi en Asie. On les appelle "Les soldats de l'autre front". Des constructions de fortune sont réalisées derrières les usines pour accueillir ces travailleurs.
Après la guerre, ils sont renvoyés chez eux. Ils sont progressivement remplacés par une immigration économique, car la France a besoin de main d'oeuvre pour reconstruire. Les Portugais, Espagnols et Nord-africains qui arrivent sont hébergés dans ces mêmes baraquements qui se pérennisent. Les conditions de vie y sont sommaires, les chambres petites, et les familles ont rejoint une partie des travailleurs. Les fêtes, les rassemblements ont lieu dehors.
Pour les usines, ces hommes représentent une aubaine. Il suffit d'aller frapper aux carreaux pour trouver un remplaçant ou du renfort. Les autres ouvriers "français de souche", ne vivent pas dans les mêmes conditions : ils occupent des cités au confort moderne, plus loin. Lors de la deuxième guerre mondiale, à nouveau on va chercher des hommes jusqu'en Indochine. Ce n'est que dans les années 60 que la plupart de ces cantonnements seront détruits.
Le reportage d'Ana Koroloff, Dominique Bourget et Lisa Bouchaud :
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