Les colosses d’Abou Simbel défiés par les éléments
Les deux temples d’Abou Simbel ont été construits au XIIIe siècle avant J.-C. face au Nil, dans deux collines de grès, un site régulièrement envahi par les eaux du Nil, au moment du Nouvel An. Ces sanctuaires ont été voulus par Ramsès II : le grand Temple a été construit à la propre gloire du célèbre pharaon, le petit Temple Hathor (aussi appelé temple de la reine) est dédiée à son épouse Nefertari.
Un trésor inestimable resté longtemps méconnu et qui aurait bien pu disparaître s'il n'avait pas bénéficié à temps de la mobilisation internationale. Abou Simbel continue de fasciner les touristes, mais il est aujourd'hui menaçé par un autre danger: la baisse du niveau du Nil, engendrée par la construction d'un barrage en Ethiopie.
Reportage : F. Genauzeau / G. Messina / K. El Fawwal
Un trésor enfoui sous le sable
On doit la découverte de ces merveilles nubiennes à un explorateur suisse, Jean-Louis Burckhardt, le découvreur de Pétra en Jordanie. En mars 1913, alors qu’il remonte le Nil et visite un le temple d’Hathor, il aperçoit le sommet de quatre statues émergeant du sable. Depuis plus d’un millénaire, la façade du Grand Temple d’Abou Simbel, taillée dans le rocher est en effet complètement enfouie sous "un linceul de sable".En août 1817, l'
Un chantier titanesque
Le site devient alors une destination très prisée, à la fois des archéologues et des touristes. Mais dans les années 50, Nasser décide d’ériger le Haut-Barrage (Sadd el-Ali) en amont d’Assouan pour produire de l’électricité, augmenter les surfaces cultivables de l’Egypte et réguler la crue du Nil en aval du barrage. Un projet essentiel pour le pays mais fatal pour les monuments nubiens, menacés par la montée des eaux du lac Nasser.L’Unesco (créée 10 ans plus tôt en 1945) lance un appel international pour sauver ces "grands testaments de pierre" (une expression utilisée dans Le Courrier, un hors série de l’Unesco consacré aux trésors de Nubie, publié en février 1960). Un chantier titanesque qui se prolongea jusqu’en septembre 1968.
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