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Les colosses d’Abou Simbel défiés par les éléments

C’est l’un des sites les plus visités d’Egypte : construit il y a plus de trois millénaires, le temple d’Abou Simbel dans la haute vallée du Nil en Egypte a été sauvé des inondations en 1960 grâce à la mobilisation de l’Unesco. Mais aujourd’hui, les colosses de pierre érigés à la gloire de Ramsès II sont menacés par la baisse des eaux.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les colosses du temple d'Abou Simbel érigés à la gloire de Ramsès II.

Les deux temples d’Abou Simbel ont été construits au XIIIe siècle avant J.-C. face au Nil, dans deux collines de grès, un site régulièrement envahi par les eaux du Nil, au moment du Nouvel An. Ces sanctuaires ont été voulus par Ramsès II : le grand Temple a été construit à la propre gloire du célèbre pharaon, le petit Temple Hathor (aussi appelé temple de la reine) est dédiée à son épouse Nefertari.

Un trésor inestimable resté longtemps méconnu et qui aurait bien pu disparaître s'il n'avait pas bénéficié à temps de la mobilisation internationale. Abou Simbel continue de fasciner les touristes, mais il est aujourd'hui menaçé par un autre danger:  la baisse du niveau du Nil, engendrée par la construction d'un barrage en Ethiopie.

Reportage : F. Genauzeau / G. Messina / K. El Fawwal

Un trésor enfoui sous le sable

On doit la découverte de ces merveilles nubiennes à un explorateur suisse, Jean-Louis Burckhardt, le découvreur de Pétra en Jordanie. En mars 1913, alors qu’il remonte le Nil et visite un le temple d’Hathor, il aperçoit le sommet de quatre statues émergeant du sable. Depuis plus d’un millénaire, la façade du Grand Temple d’Abou Simbel, taillée dans le rocher est en effet complètement enfouie sous "un linceul de sable".

En août 1817, l'aventurier et archéologue Giovanni Battista Belzoni commence le désensablement qui est poursuivi par l'Anglais Bankes et le Français Linant en 1818 et 1819. On découvre alors que les effigies de Ramsès sont assises et non debouts.
 
  (RIA Novosti / Sputnik)

Un chantier titanesque

Le site devient alors une destination très prisée, à la fois des archéologues et des touristes. Mais dans les années 50, Nasser décide d’ériger le Haut-Barrage (Sadd el-Ali) en amont d’Assouan pour produire de l’électricité, augmenter les surfaces cultivables de l’Egypte et réguler la crue du Nil en aval du barrage. Un projet essentiel pour le pays mais fatal pour les monuments nubiens, menacés par la montée des eaux du lac Nasser.

L’Unesco (créée 10 ans plus tôt en 1945) lance un appel international pour sauver ces "grands testaments de pierre" (une expression utilisée dans Le Courrier, un hors série de l’Unesco consacré aux trésors de Nubie, publié en février 1960). Un chantier titanesque qui se prolongea jusqu’en septembre 1968.
  (AFP)

Abou Simbel et les autres

D’autres sites majeurs ont été sauvés de la montée des eaux du Lac Nasser. On peut citer ceux présents sur l’île de Philae, surnommée "la perle de l’Égypte", un temple d’Isis, une colonnade et un édifice de l’époque de Trajan transférés sur l’ile voisine d’Agilka, mais aussi le temple d’Amada qui fut déplacé sur 2 kilomètres grâce à une voie ferrée construite spécialement, comme le montre ce document de l’INA  :

 

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