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Rencontre avec Jean Strazzeri, le dernier maître gantier de Grenoble

Au 19e siècle, Grenoble était la capitale mondiale de la ganterie. Aujourd'hui, Jean Strazzeri est l’unique héritier de ce savoir-faire ancestral. Ses gants haut de gamme sont vendus dans le monde entier dans de prestigieuses enseignes.

Article rédigé par Véronique Dalmaz
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
L'atelier-boutique de Jean Strazzeri est le dernier lieu à Grenoble où l'on fabrique des gants artisanaux.  (Y. Glo / France Télévisions)

A près de 70  ans, Jean Strazzeri participe toujours à la fabrication de ses modèles. Dans son atelier, il découpe les peaux dans une matière noble, le cuir de chevreau. Ses ciseaux et ses couteaux ont l’âge de sa carrière. Il les possède depuis plus de 50 ans.

Rencontre avec le dernier maître gantier de Grenoble
Rencontre avec le dernier maître gantier de Grenoble Rencontre avec le dernier maître gantier de Grenoble

Après la découpe, quatre couturières assemblent les pièces. Auparavant Odile Strazzeri, l'épouse de Jean, a préparé les doublures des gants féminins avec de la soie. Car la maison Lesdiguières-Barnier ne propose que des modèles luxueux.

On met plutôt de la soie pour avoir des gants très fins. C’est comme une seconde peau. C’est plus élégant que les doublures en cachemire ou en laine.

Odile Strazzeri, gantière

De l'âge d'or au déclin 

La maison Lesdiguières-Barnier est née en 1885 quand le gant était à son apogée en France. Entre 1850 et 1870, l’industrie gantière est le premier employeur de Grenoble grâce à "la main de fer". Cette machine permet de découper plusieurs gants à la fois et augmente donc le rythme de production. Au début des années 1930, Grenoble perd sa première place de fabricant de gants au profit de Millau (Aveyron). Puis arrivent la concurrence asiatique et ses faibles coûts de main d’œuvre. Auparavant plusieurs centaines, les maîtres gantiers sont aujourd’hui moins d’une dizaine en France.       

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