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Mur de l’Atlantique : les blockhaus sous l’océan
En Gironde, l’association subaquatique Gramasa, s’est donnée pour mission de recenser les blockhaus du Mur de l’Atlantique. Construits sur les dunes à partir de 1942, ils sont aujourd’hui à une vingtaine de mètres sous la surface. Leur découverte donne parfois lieu à de jolies surprises...
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Reportage : G. Decaix, J-M. Litvine, O. Pallas
Il fait beau, la mer est calme. Les plongeurs de l’association Gramasa sont rassemblés sur la plage. Sur le sable, une flèche et un nombre, 305, pour 305°, le cap à suivre pour rejoindre le blockhaus à explorer aujourd’hui. Celui-ci, enfoui à quelques centaines de mètres du rivage, est du type Tobrouk, surnom que Rommel a donné à ces petits bunkers après le siège de Tobrouk. Pas très importants, ils ne donnent sur l’extérieur que par une ouverture supérieure où était installée une mitrailleuse ou parfois une tourelle de char.
A partir de septembre 1941, le haut-commandement allemand suggère de construire tout un réseau défensif sur le littoral atlantique pour se prémunir d’un éventuel débarquement. Ce qui deviendra une évidence avec l’entrée en guerre des Etats-Unis à partir de décembre 1941, après l'attaque de Pearl-Harbour.
Entre mars 1942, date du début des travaux du "Mur de l’Atlantique" et 1944, les Allemands construiront sur 4.000 km entre la Norvège et l’Espagne, 15.000 blockhaus de différents types. Un aménagement qui aura mobilisé 290.000 travailleurs et nécessité 13 millions de mètres cube de béton.
Après la guerre, ces blockhaus ont été laissés à l’abandon. Leur destruction aurait été trop onéreuse et dangereuse du fait de leur solidité et des risques que présentaient des explosions à proximité des stations balnéaires.
Longtemps, ils ont servi de squatts ou de lieux peu fréquentables et peu à peu, la mer a attaqué le littoral. Et partout sur les côtes de l’Atlantique, on a vu ces verrues de béton s’enfoncer progressivement sous les flots.
Il y a 17 ans un passionné de plongée et d’archéologie, Marc Mentel, président de l'association Gramasa, a décidé d’effectuer le recensement de ces ouvrages historiques. Après de patientes recherches dans les archives, il mobilise des amis plongeurs, amateurs confirmés, pour aller répertorier les blockhaus. Leur travail rigoureux et précis consiste à noter l’orientation, le nombre et la distance qui sépare ces bunkers les uns des autres. A la suite de quoi, une cartographie est élaborée. Elle est distribuée aux services de l’état, aux services de sécurité comme la SNSM ou les MNS, ainsi qu’aux clubs de plongée.
Mais ce long travail de recensement apporte aussi son lot de surprises agréables. En dehors des éclairages blêmes ou diaphanes que la plongée offre toujours dans un milieu ou la visibilité n’excède souvent pas plus de deux mètres, les plongeurs découvrent parfois des poulpes, des araignées de mer ou des congres indélogeables dans leur case de béton. Des récompenses qu’ils ne peuvent que savourer du regard ou photographier, car la pêche avec des bouteilles leur est comme partout interdite.
15.000 blockhaus, 13 millions de m3 de béton
A partir de septembre 1941, le haut-commandement allemand suggère de construire tout un réseau défensif sur le littoral atlantique pour se prémunir d’un éventuel débarquement. Ce qui deviendra une évidence avec l’entrée en guerre des Etats-Unis à partir de décembre 1941, après l'attaque de Pearl-Harbour.Entre mars 1942, date du début des travaux du "Mur de l’Atlantique" et 1944, les Allemands construiront sur 4.000 km entre la Norvège et l’Espagne, 15.000 blockhaus de différents types. Un aménagement qui aura mobilisé 290.000 travailleurs et nécessité 13 millions de mètres cube de béton.
Après la guerre, ces blockhaus ont été laissés à l’abandon. Leur destruction aurait été trop onéreuse et dangereuse du fait de leur solidité et des risques que présentaient des explosions à proximité des stations balnéaires.
Longtemps, ils ont servi de squatts ou de lieux peu fréquentables et peu à peu, la mer a attaqué le littoral. Et partout sur les côtes de l’Atlantique, on a vu ces verrues de béton s’enfoncer progressivement sous les flots.
Un passionné d'archéologie sous-marine
Il y a 17 ans un passionné de plongée et d’archéologie, Marc Mentel, président de l'association Gramasa, a décidé d’effectuer le recensement de ces ouvrages historiques. Après de patientes recherches dans les archives, il mobilise des amis plongeurs, amateurs confirmés, pour aller répertorier les blockhaus. Leur travail rigoureux et précis consiste à noter l’orientation, le nombre et la distance qui sépare ces bunkers les uns des autres. A la suite de quoi, une cartographie est élaborée. Elle est distribuée aux services de l’état, aux services de sécurité comme la SNSM ou les MNS, ainsi qu’aux clubs de plongée.Mais ce long travail de recensement apporte aussi son lot de surprises agréables. En dehors des éclairages blêmes ou diaphanes que la plongée offre toujours dans un milieu ou la visibilité n’excède souvent pas plus de deux mètres, les plongeurs découvrent parfois des poulpes, des araignées de mer ou des congres indélogeables dans leur case de béton. Des récompenses qu’ils ne peuvent que savourer du regard ou photographier, car la pêche avec des bouteilles leur est comme partout interdite.
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