Napoléon : la folle histoire du butin de Waterloo exposé à Paris
Chapeau, redingote, nécessaires de toilette, service de table en argent ... : les effets de campagne de Napoléon et l'ensemble de ses décorations, provenant de collections privées et publiques et du Musée historique d'Etat de Moscou, sont exposés à partir de mercredi 7 mars pour la première fois pendant trois mois autour de la berline, prêtée par le Musée national de Malmaison.
Voir notre diaporama des plus belles pièces exposées au Musée de la Légion d'honneur
Retour sur une soirée entrée dans la légende
Soirée du 18 juin 1815. Waterloo, à une vingtaine de kilomètres au sud de Bruxelles. La déroute de l'"Armée du Nord" défaite par le duc Arthur de
Wellington et le prince Gebhardt Blücher, s'accélère avec le recul de la Garde Impériale.
Dans le chaos, les Prussiens s'emparent de deux voitures personnelles de Napoléon : une grosse berline où l'Empereur pouvait dormir, se restaurer et
travailler pendant les longs trajets; un landau en berline, plus léger, construit en 1812 et utilisé par Napoléon pendant la campagne de Russie.
Dans la dormeuse, les soldats prussiens découvrent vaisselle, linge de corps et de toilette, nécessaire dentaire, armes, pièces d'or, bijoux et pierres précieuses, comme le raconte "La berline de Napoléon" (Albin Michel), un ouvrage collectif passionnant, dirigé par l'historien Jean Tulard, l'un des spécialistes de Napoléon.
Un butin dispersé... et enfin réuni à Paris
La dormeuse fut d'abord emmenée en Allemagne, puis en Angleterre où elle disparut en mars 1925 dans l'incendie au Musée Tussaud de Londres. Les objets, ainsi qu'une redingote grise, un chapeau et une épée de Napoléon furent emportés par des officiers prussiens et se retrouvèrent dans des collections privées puis dans des musées allemands. Contrairement à la légende entretenue par les Prussiens, cette redingote, ce chapeau et cette épée n'étaient pas portés par Napoléon à Waterloo.
Quant à l'élégant landau, avec sa caisse rouge foncé et sa portière aux armes de l'Empire, il fut offert au feld-maréchal Blücher et resta dans sa famille jusqu'en 1973, date à laquelle un de ses descendants la remit au Musée de Malmaison (Hauts-de-Seine).
Des décorations spectaculaires prêtées exceptionnellement par Moscou
Dans d'autres véhicules, des soldats prussiens s'emparent d'une vingtaine de décorations personnelles spectaculaires reçues par l'Empereur, dont le grand aigle de la Légion d'honneur, ordre créé en 1802 par Bonaparte, alors Premier consul. L'Aigle noir de Prusse, la Toison d'or d'Espagne, les insignes de l'ordre des Séraphins de Suède figurent parmi les décorations qui sont remises par Blücher au roi Frédéric-Guillaume III de Prusse.
Ces décorations, cachées en 1919 après la Première guerre mondiale réapparaissent en 1934 au Musée de l'Arsenal à Berlin. Protégées dans un bunker
du zoo de Berlin pendant la Seconde guerre mondiale, elles sont emportées en 1946 dans les fourgons de l'Armée Rouge à Moscou. Elles seront officiellement présentées au Musée historique d'Etat à Moscou.
Prêtées à titre exceptionnel pour être exposées au Musée de la Légion d'honneur, elles regagneront le musée russe qui prévoit d'ouvrir en 2013 une aile spéciale consacrée aux souvenirs napoléoniens.
"La Berline de Napoléon, le Mystère du Butin de Waterloo"
Exposition du 7 mars au 8 juillet 2012
Musée de la Légion d'honneur
rue de la Légion d'honneur
parvis du Musée d'Orsay 75007 Paris
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