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Nouveau directeur, expo permanente enrichie : le Musée de l'immigration change de "Repères"

Installé depuis 2007 dans le Palais de la Porte Dorée à Paris, le Musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration a désormais pour directeur Benjamin Stora. L’historien veut donner une vraie personnalité à ce lieu qui peine à trouver son public. Une volonté traduite avec la refonte de "Repères", l’exposition permanente qui offre une vision humaine et plus intime de l’immigration.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Ouvert en 2007 sans jamais avoir été inauguré, le Musée de l'histoire de l'immigration prend un nouveau départ 
 (DANIEL THIERRY / PHOTONONSTOP)
Reportage F. Malevrde / I. Audin / G. Fontenit
C’est Jacques Chirac qui avait souhaité qu’un tel musée voie le jour. La Cité nationale de l'histoire de l'immigration (son premier nom) vit ainsi le jour en 2007 dans le bâtiment du Palais de la Porte Dorée à Paris. Ce lieu est symbolique : construit à l'occasion de l'exposition coloniale de 1931, il fut musée des colonies puis musée de la France d'outre-mer en 1935, avant de devenir en 1960, celui des Arts africains et océaniens, sous l’impulsion d'André Malraux.

Une ouverture sur fond de politique

Toutefois, c’est dans une discrétion au final très remarquée que la Cité de l’immigration a ouvert ses portes en octobre 2007. On était alors en plein mandat Sarkozy mais surtout en pleine polémique politique. En cause : un projet de loi sur la maîtrise de l'immigration. A l’époque, le gouvernement s’était fixé l’objectif d’expulser 25 000 clandestins. Une "politique du chiffre" dénoncée par la gauche et les associations. Dans ce climat, la Cité nationale de l'histoire de l'immigration ne fut pas officiellement inaugurée. Le premier jour d’ouverture, la ministre de la Culture de l’époque, Christine Albanel, avait ainsi attendu la fermeture des portes pour se rendre sur place. Tout un symbole...
 
Des ambitions...mais peu de moyens

Aujourd’hui, le Musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration doit donc trouver un vrai souffle pour exister pleinement. "Je veux qu’on puisse dire « Je vais au palais de la porte Dorée » comme on irait au quai Branly pour les arts premiers " souhaite Benjamin Stora qui vient de succéder à Jacques Toubon. Reste qu’avec un budget de 7 millions d’euros ("Dix pour cent du budget com du Musée du Quai-Branly" avait souligné le nouveau directeur avant d’être réprimandé pour cette comparaison), le musée ne peut pas avoir des prétentions démesurées. "Une fois que nous avons payé les frais de fonctionnement du bâtiment, qui sont énormes, nous n’avons pas les moyens d’organiser plus d’une exposition par an", déplorait l’historien qui ne manque pas d’idées pour donner davantage de visibilité au lieu.
Une des affiches réalisées en 2013 à l'occasion de la première campagne de communication du Musée de l'histoire de l'immigration
 (Musée de l’histoire de l’immigration)
Une exposition temporaire autour du thème de la mode va démarrer en décembre 2014. "Fashion Mix, Mode d’ici, créateurs d’ailleurs" rendra hommage aux créateurs russes, arméniens, italiens, espagnols, japonais, belges, qui ont contribué à faire de Paris, la capitale internationale de la mode.

Musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration - Palais de la Porte Dorée - 293, avenue Daumesnil - 75012 Paris - du mardi au vendredi de 10h à 17h30 - le samedi et le dimanche de 10h à 19h

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