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Palmyre après le passage de Daech : un vaste champ de ruines

Chapiteaux renversés, colonnes démantelées, linteaux brisés, dans le magnifique site antique de Palmyre, le groupe jihadiste Etat islamique a dévasté les ruines les plus fameuses, massacré les statues du musée et truffé la ville syrienne d'engins explosifs.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Palmyre, la cella dans le temple de Bêl, photographiée le 31 mars 2016. 
 (JOSEPH EID / AFP)

A l'entrée du temple de Bêl, le plus beau monument de cette cité surnommée la "perle du désert", les jihadistes ont écrit à la peinture noire : "Etat  islamique. Entrée interdite aux civils et aux frères" (c'est-à-dire les combattants).

Amas de gravas

Si l'enceinte et les cours du temple n'ont pas été touchées, la cella, la partie fermée et la plus importante du temple, n'est plus qu'un amas de gravas, à l'exception de la porte monumentale, depuis que l'EI l'a fait exploser en août 2015, a constaté une équipe de l'AFP qui s'est rendue sur place. Sur le podium s'amoncellent les blocs de pierre beige et ocre typique de la région qui formaient les murs, et la colonnade de huit pilastres finement cannelés de 16 m de haut gît sur le sol tout comme les merlons et créneaux qui surmontaient le toit.
Le Temple de Bêl à Palmyre, avant (14 mars 2014) et après (31 mars 2016).
 (JOSEPH EID / AFP)

"Le temple de Bêl ne sera plus jamais comme avant. D'après nos experts, nous allons pouvoir certainement restaurer un tiers de la cella détruite et peut-être plus après des études complémentaires avec l'Unesco. Cela prendra cinq ans de travail sur le terrain", a affirmé à l'AFP le directeur des Antiquités syriennes Maamoun Abdelkarim.

Appel aux archéologues du monde entier

Sur les ruines, des soldats russes, qui ont joué un rôle déterminant dans la reprise dimanche de la ville, montrent à des journalistes de leur pays ce qui reste des trésors antiques. Dans le théâtre romain, intact, des jihadistes ont écrit leurs noms et un mur est criblé de balles.
Vue générale des ruines de Palmyre, photographiée le 31 mars 2016 avec, en comparaison la même vue avec l'Arc de Triomphe, photographié le 14 mars 2014. 
 (JOSEPH EID / AFP)

C'est dans cet édifice, datant du IIè siècle, que l'EI a procédé à des exécutions publiques de soldats par des enfants de membres du groupe jihadiste. Sur le site, de la cella du temple de Baalshamim, il ne reste plus rien en dehors de quatre colonnes, et de l'Arc de triomphe, datant de l'empereur romain Septime Sévère (IIIè siècle) ne subsiste que deux piliers mais la partie centrale et les arches sont à terre. Cependant pour Maamoun Abdelkarim, "l'ériger à nouveau n'est pas compliqué car  tous les blocs sont là et l'arche avait déjà été remonté dans les années 30". "J'invite les archéologues et experts du monde entier à venir travailler avec nous car ce site fait partie du patrimoine mondial de l'humanité", dit-il.

Le Musée national ressemble au musée des horreurs

Quant au Musée national, il ressemble au musée des horreurs. Les jihadistes, qui l'avaient transformé en tribunal religieux, se sont livrés à un vandalisme inouï. Des statues typiques de l'art palmyrien, comme les bustes de femmes aux yeux globuleux et aux lourdes parures ont été jetés à terre, les portraits ont été mutilés et les scènes de banquets funéraires avec le visage des convives tourné vers le spectateur ont été brisés ou martelés, visiblement avec rage.
Les dégâts dans le Musée national de Palmyre.
 (JOSEPH EID / AFP)

"Les experts estiment que 30% de la cité antique de Palmyre a été détruite", a affirmé sur place Talal Barazi, le gouverneur de la province de Homs, où est située Palmyre. "J'ai vu les preuves de l'obscurantisme de l'EI. Les dommages causés aux  antiquités seront les témoins de leur sauvagerie", a-t-il dit. "Je suis content que les plus belles pièces du musée aient pu être évacuées avant leur arrivée", a-t-il ajouté, faisant allusion à 400 pièces d'une valeur inestimable qui ont été transférées par le service des Antiquités vers Damas, sous contrôle du régime.
Dans le Musée national de Palmyre, le 31 mars 2016.
 (JOSEPH EID / AFP)

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