Paris 2024 : aux pieds des monuments parisiens, les stades temporaires prennent forme

Sept lieux touristiques du patrimoine parisien doivent accueillir des sites temporaires destinés aux sportifs.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Cette photographie, prise le 11 avril 2024 au Champ-de-Mars, à Paris, montre le chantier de construction du Stade de la tour Eiffel pour les Jeux olympiques de Paris 2024 qui accueillera les compétitions de beach-volley et de cécifoot masculin. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

Des athlètes bientôt en lice à l'ombre de la tour Eiffel ou de l'obélisque de la Concorde : au pied des monuments parisiens, les stades éphémères prennent forme à presque cent jours des Jeux olympiques (26 juillet - 11 août), bousculant le quotidien des Parisiens.

Vendredi 12 avril, sur une des pelouses de l'esplanade des Invalides, le montage de la structure, qui cet été accueillera les épreuves de tir à l'arc, a commencé. Un tronçon de la rue transversale est d'ores et déjà fermé à la circulation.

"C'est un peu bruyant, encombré et bloqué, mais c'est pour une bonne cause"

"C'est un très beau concept que de placer ces installations dans des lieux aussi beaux et de les intégrer dans la ville", salue Madeleine Kruger, étudiante américaine vivant à Paris depuis deux ans, qui profite du soleil sur l'une des pelouses. "Mais le fait que ces zones soient également des endroits où les gens vivent et où ils se déplacent (...) cela rend les choses très difficiles", confie-t-elle.

Nausicaa Ben Khaled, employée de La Calèche Dorée, un petit kiosque de denrées alimentaires posté près d'une des sorties du métro Invalides a dû "déménager" de quelques mètres, car elle se trouvait dans le périmètre de sécurité. "On n'a pas trop d'informations (sur) ce qui va être fermé, par exemple les accès routiers et le métro", affirme-t-elle. "C'est vrai que ce sont des contraintes, ça agace tout le monde (...) Mais on prend sur nous, c'est quand même quelque chose d'exceptionnel", relève de son côté un boucher de la rue Saint-Dominique, située à proximité des Invalides.

Un stade éphémère aux pieds de la tour Eiffel

Au pied de la Dame de fer, sur le Champ-de-Mars, un stade éphémère – baptisé Stade tour Eiffel –est aussi en cours de montage depuis début mars. Il accueillera les matchs de beach-volley et de cécifoot. Particulièrement imposante, la structure en fait tiquer certains.

"La commission des sites dit que ça ne perturbait absolument pas la perspective", ironise Gérard Der Agobian, président de l'association Les Amis du Champ-de-Mars, à propos de ce qu'il compare à un "immeuble de plusieurs étages". Gina, elle, s'agace de voir ses habitudes perturbées. "Il y a des barrières partout et on ne peut pas accéder aux pelouses", déplore cette retraitée qui y promène son chien. "C'est un peu bruyant, encombré et bloqué, mais c'est pour une bonne cause", s'enthousiasme de son côté Simone, une touriste allemande.

Pour "la photo"

À l'autre extrémité de l'esplanade, le Grand Palais éphémère, aménagé début 2021 en remplacement du Grand Palais en travaux, abritera les épreuves de judo et de lutte.

De l'autre côté de la Seine, dans les jardins du Trocadéro, les athlètes médaillés défileront sur le Champions Park, également en cours de construction.

Paris, le 10 avril 2024 : la fontaine du Trocadéro ou fontaine de Varsovie, entre le palais de Chaillot et la Seine, est transformée en chantier pour l'installation d'une tribune. (ERIC BRONCARD / HANS LUCAS / AFP)

Et autour de la place de la Concorde, la plus grande de Paris, des gradins sont apparus sur la partie orientale, côté jardin des Tuileries.

Pour offrir un écrin aux quatre sports dits urbains (BMX freestyle, basket à trois, breaking et skateboard), l'obélisque sera bientôt encerclé par autant de petits stades. La zone sera complètement fermée à la circulation à partir du 1er juin.

Paris, le 13 avril 2024 : la place de la Concorde est transformée en un véritable chantier avec, ici, la construction d'une tribune. (ERIC BRONCARD / HANS LUCAS / AFP)

Au-delà des contrariétés du quotidien, Christine Nedelec, présidente de l'association de défense du patrimoine SOS Paris, craint des "dommages". "Ces sites ne sont évidemment pas faits pour recevoir des événements sportifs", s'inquiète-t-elle. "On avait des stades un peu partout qu'on pouvait utiliser. C'est simplement parce qu'on a voulu avoir sur la photo la tour Eiffel en arrière-plan", regrette-t-elle. Deux autres hauts lieux touristiques doivent accueillir ces sites temporaires, sept au total : le pont Alexandre III et la place de l'Hôtel de ville.

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