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Paris 2024 : feu vert pour le réaménagement du secteur de la Tour Eiffel, mais sans le Champ-de-Mars

La majorité de gauche au pouvoir à Paris a donné mardi son feu vert au projet contesté de réaménagement entre le Trocadéro et la Tour Eiffel, dont sera finalement exclue la partie nord du Champ-de-Mars, pour lequel les écologistes ont obtenu un moratoire.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un dessin d'architecte de Gustafson Porter + Bowman le 8 février 2022 montrant le projet de réaménagement proposé entre le Trocadéro et la Tour Eiffel à Paris. (HANDOUT / GUSTAFSON PORTER + BOWMAN)

L'amphithéâtre végétal place du Trocadéro, le pont d'Iéna piétonnisé ou encore la promenade plantée sur le quai Branly : ces images de synthèse doivent bientôt devenir réalité après le vote du Conseil de Paris qui a validé, par 93 voix "pour" et 66 "contre", la mise en compatibilité du plan local d'urbanisme (PLU) avec le projet "OnE".

La piétonnisation et végétalisation de cette perspective mondialement célèbre, qui accueille annuellement 20 millions de visiteurs, est "un beau projet au bénéfice des riverains, des Parisiens", a assuré Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire PS Anne Hidalgo, pour tenter de rassembler autour d'un projet à 110 millions d'euros qui divise.

Projet controversé 

La très grande majorité des 6 000 contributeurs à la participation du public par voie électronique (PPVE), menée à l'automne, a ainsi exprimé son opposition. "On s'est retrouvés avec 90% d'avis négatifs, mais néanmoins vous foncez, vous continuez", a fustigé Danielle Simonnet (LFI). Rachida Dati, maire LR du VIIe arrondissement, a dénoncé une "bétonnisation en règle" et souligné "les reports de circulation qui affecteront nécessairement les quartiers résidentiels". Catherine Ibled (LREM) a aussi demandé l'arrêt "de ces grands projets onéreux".

"Les riverains demandent un projet minimal, l'entretien du site et n'exigent pas des choses faramineuses", avait soutenu dans la matinée Christine Nedelec, présidente des associations France Nature Environnement (FNE) Paris et SOS Paris, lors d'un point presse sur le parvis de l'Hôtel de Ville.

  (HANDOUT / GUSTAFSON PORTER + BOWMAN)

Moratoire sur la partie nord du Champ-de-Mars

Les espoirs de ces opposants reposaient sur les élus écologistes, alliés d'Anne Hidalgo, souvent opposés aux grands projets d'urbanisme lancés lors des précédentes mandatures (Tour Triangle, Austerlitz, Bruneseau). Après avoir obtenu gain de cause sur deux points, ils ont finalement évité à Anne Hidalgo une crise ouverte au sein de sa majorité.

D'abord, la partie nord du Champ-de-Mars, qui devait être incluse dans le réaménagement, fera l'objet d'un moratoire jusqu'aux Jeux olympiques de 2024. "La réhabilitation de la totalité" de l'esplanade se fera ensuite en une fois, selon l'amendement des Verts qui a été adopté. Cette partie ne constituait que 5% de la surface totale du projet, avait auparavant relativisé l'exécutif.

Autre compromis trouvé entre les groupes de gauche, "la Ville de Paris s'engage à réduire progressivement les évènements autorisés sur le site afin d'atteindre en 2025 un total de 250 jours de repos où n'auront lieu aucun événement sur les espaces verts du site". Soit après les Jeux olympiques de Paris 2024.Une commission de gestion de ces événements va être créée, se félicite le groupe écologiste qui dit avoir obtenu "des avancées significatives".

1,6 hectare d'espaces verts de pleine terre

Les travaux doivent débuter en mars ou avril mais seule la partie située rive droite (Trocadéro, Varsovie) et en bord de Seine (Quai Jacques-Chirac) doit être terminée pour les Jeux. Les alentours de la Tour et le pont d'Iéna seront réaménagés dans une seconde phase. Les travaux permettront la création d'1,6 hectare d'espaces verts de pleine terre, souligne l'exécutif, qui promet aussi une légère diminution de l'emprise au sol des bâtiments de la Société d'exploitation de la Tour Eiffel (Sete).

Emmanuel Grégoire a aussi contesté formellement l'argument des opposants selon lequel 80 arbres seraient abattus. "Nous allons planter 227 arbres et nous en abattrons 21, soit un bilan net de 206 arbres", a affirmé le bras droit d'Anne Hidalgo chargé de l'urbanisme, promettant aussi que "l'intégralité" du mobilier historique serait conservé et restauré. Il conclut : "Il faut que ce site soit digne de l'image de Paris pour accueillir le monde entier à l'occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques."

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