Patrimoine : un chantier colossal de restauration vient de débuter au Mont Saint-Michel
Une partie de l’abbaye, appelée la Merveille, est en cours de restauration. Un chantier de près de trois ans.
En l’église abbatiale où moines et moniales sont réunis, l’atmosphère est au recueillement mais non loin de là, au nord de l’abbaye c’est un autre chant qui se fait entendre. Un hélicoptère enchaîne les rotations entre une terrasse située à deux pas des façades de la Merveille, et la baie du Saint-Michel.
Cinquante allers-retours dans la journée pour approvisionner le chantier de restauration. "Au Mont-Saint-Michel, on ne peut pas approvisionner les matériaux par la terre, indique Thierry Balereau, conservateur au Centre des monuments nationaux. Tout doit se faire par héliportage, que ce soit les échafaudages, l’approvisionnement en pierre ou en ardoise, et l’évacuation de tous les débris ou déchets déposés dans le cadre de cette restauration."
Deux-cent-quarante rotations d’hélicoptère ont ainsi été nécessaires pour le transport de l’échafaudage, dont le montage a duré plus de trois semaines. "Il paraît très impressionnant. Il est fixé à la façade comme tous les échafaudages puis il doit résister aux tempêtes et au vent, indique le conservateur. On a un joli jeu de Mikado sur un nombre d’étages élevés. C’est comme si on avait un immeuble d’une quinzaine d’étages."
Un chantier de 7 millions d’euros
L’échafaudage accueille un escalier et un ascenseur pour rejoindre la partie haute du chantier, située à 44 m sous le regard de l’archange. Il y avait urgence à restaurer les toitures datant de la fin du XIXe siècle, par lesquelles l’eau s’infiltrait, et bien sûr les façades altérées par les intempéries. "Le but des travaux est de reprendre toutes les parties des murs qui sont abîmées et altérées par les années, explique Philippe Besnard, chef de chantier de l’entreprise Degaine. On sélectionne les pierres à changer, et on les commande aux dimensions, une fois qu'elles ont été validées. Après, on commence la pose."
La pierre "est du granit roux de Louvigné, c’est ce qu’il y a sur la majorité du monument" explique Philippe Besnard. Plusieurs centaines de pierres seront ainsi remplacées, certaines datant de la construction de la Merveille au XIIIe siècle. Au total 8 500 m² de façades vont être restaurées. Un chantier de 7 millions d’euros. "Cette opération, qu’on avait programmé depuis plusieurs années, attendait d’avoir les financements nécessaires, explique le consevateur Thierry Balereau. C’est pour ça qu’au départ on avait imaginé des phases sur plusieurs années et là grâce à la dotation exceptionnnelle de l’État et du plan de relance, on a pu engager la totalité de ces travaux."
Pour l’heure, l’abbaye est fermée en raison de la crise sanitaire mais tout a été prévu pour que le chantier et le public cohabitent quand les visites reprendront.
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