Paul Bocuse a fait rayonner la gastronomie française dans le monde

En ce jour de 1996, à Lyon, Paul Bocuse se pose en général de brigade : ses troupes composées des meilleurs des chefs comme lui étoilés, sont en charge du déjeuner des chefs d'Etats du G7. La diplomatie se joue dans les assiettes. Mission de confiance, que le président Chirac a confié à Bocuse.parce que tous les chefs d'Etat invités connaissaient son nom.  

Reportage France 2 : Y. Relat / L. de la Mornais / B. Ri mbert / A. Filippi / K. Annette.

Mondialiser la cuisine française

Alors que ses collégues bornent l'horizon de leurs ambitions à l'obtention des 3 étoiles du guide Michelin, Paul Bocuse n'hésite pas à troquer la toque pour le costume de VRP. On le voit beaucoup à New York où il inscrit la gastronomie dans le sillon fertile de l'industrie du luxe français. Il acquiert la notoriété au Japon, où l'homme d'affaires qui commence à brasser les dollars sait adoucir son langage.

Quand je suis arrivé à Osaka, à l'école hôteliére, je leur ai dit : on va improviser, la cuisine, c'est comme un tableau, ça se peint au moment où on est, et au goût de l'artiste.

Paul Bocuse
Osaka (Japon)-1972

Avec lui, les saveurs françaises vont même pénétrer la Chine, pays qui dispute à la France le titre de meilleure gastronomie mondiale. Bocuse y fonde une école à Shanghaî et s'ouvre un marché qui s'éveille.

Promotion de la France et marketing

Le restaurant de Collonges-au-Mont-d'Or, qui jamais n'a perdu ses étoiles en dépit d'un chef voyageur, est le point de départ d'un petit empire, qui cumule à ce jour 60 millions d'euros de chiffre d'affaires. 23 établissements dans le monde, 3 écoles internationales de cuisine, Paul Bocuse aura joué la carte de la mondialisation avant l'heure. Comme un air de revanche sur la condition qui lui avait été assignée.

Quand on est jeune et que l'on voit ses parents se demander toute leur vie s'ils vont pouvoir payer le vigneron ou le boulanger, un jour arrive où on a envie d'avoir de l'argent.

Paul Bocuse
Chef étoilé