Plusieurs centaines de manifestants contre la corrida à Paris, Nîmes et Toulouse
Selon la police, 250 à 300 personnes se sont rassemblées place du Palais royal à Paris, près du ministère de la Culture, pour réclamer la fin de cette "torture" pratiquée sur des taureaux selon les slogans utilisés.
On pouvait voir sur des pancartes, des photos de taureaux ensanglantés et lire les slogans: "La torture ne fait pas partie de notre culture", "la mort d'un animal n'est pas un spectacle", "oui à la culture, non à la torture". Une quarantaine de militants anti-corrida belges de l'association Animaux en péril, ayant fait spécialement le voyage, ont montré de grandes photos de taureaux couverts de sang, agonisant dans l'arène.
Deux représentants d'associations, Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, et Jean-Pierre Garrigues, vice-président du Comité Radicalement anti-corrida (Crac), devaient être reçus dans l'après-midi par un conseiller de la ministre de la Culture, Aurélie Philippetti. Après le rejet fin septembre par la Conseil constitutionnel d'un recours des associations anti-corrida pour exclure la corrida de tout le territoire français, "nous attendons une initiative parlementaire", a expliqué Muriel Fusi, représentante du Crac pour l'Ile-de-France.
Retrait de la corrida de l'inventaire du patrimoine culturel immatériel
La député PS des Deux-Sèvres Geneviève Gaillard a élaboré une proposition de loi pour abroger l'alinéa de l'article 521-1 du code pénal, qui permet la corrida dans certaines régions du sud au nom d'une "tradition locale et ininterrompue". "Nous espérons l'inscription rapide de cette proposition à l'ordre du jour de l'Assemblé nationale pour qu'elle soit débattue", a indiqué Muriel Fusi. Les militants anti-corrida espèrent parallèlement le retrait de la corrida de l'inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France dans le cadre d'une démarche au tribunal administratif.
Le Conseil constitutionnel avait estimé le 21 septembre qu'il n'était pas anticonstitutionnel de prévoir des "différences de traitement" entre les régions à tradition tauromachique et les autres. Le critère de "tradition locale ininterrompue", inscrit dans le code pénal pour les exceptions aux sanctions pour cruauté contre les animaux est "précis, objectif et rationnel", avait-on alors indiqué au Conseil constitutionnel.
300 manifestants à Nîmes et 150 à Toulouse contre la tauromachie
Aux cris de "Basta corrida" et "La torture n'est pas notre culture", les manifestants se sont rendus de la préfecture aux célèbres arènes de la ville, vêtus de tee-shirt noirs, sur lesquels on pouvait lire "Corrida? Non merci". Au pied des arènes, des militants se sont allongés sur le sol pour former les mots "Corrida Stop!". Dans le cortège, certains brandissaient des portraits du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, grimé en picador, allusion aux propos pro-corrida qu'il avait tenus le 11 septembre, juste avant l'examen du sujet par le Conseil constitutionnel.
Pour Claire Starozinski, présidente et fondatrice de l'Alliance anti-corrida, "la corrida se meurt". "Certes à Nîmes, les arènes ont fait le plein cette année, mais c'est une arène pleine pour 50 vides", a-t-elle déclaré, évoquant le peu d'affluence à Vauvert (Gard) ou l'annulation des corridas de Carcassonne cette année. Outre l'Alliance anti-corrida, quelques militants de l'Oeuvre d'assistance aux bêtes d'abattoir (OABA) et de la Fondation Brigitte Bardot étaient présents.
A Toulouse, environ 150 personnes selon la police et 300 selon les organisateurs, se sont réunies place du Capitole pour crier "Corrida abolition" et "la torture c'est pas notre culture".
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