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Qui en veut aux clochers du Var ? Un mois après les derniers vols de cloches dans trois villages, le mystère reste entier

Durant l'été, quatre cloches ont disparu de leur clocher dans trois villages de l'est du Var. Des mystérieux vols que les habitants et les autorités ne parviennent toujours pas à expliquer. 

Article rédigé par franceinfo - Farida Nouar
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
A Ginasseris, la cloche de la chapelle des Pénitents située dans le cimetière s’est volatilisée dans la nuit du 18 au 19 juillet 2019. (FARIDA NOUAR / FRANCEINFO)

Depuis la fin du mois de juillet, quatre chapelles ont vu leur cloche disparaître dans trois petits villages de l'est du Var, des vols sans précédent sur le département. Le dernier a eu lieu mi-aôut, à Notre-Dame-du-Revest. À chaque fois, peu d'indices, pas de témoins. Les cloches restent introuvables tandis que l'enquête piétine. 

Des cloches de 50 kg chacune 

Paisible village au cœur de la Provence, Ginasservis a été la première commune touchée. Guy y est né il y a 83 ans et ce patriarche n'avait jamais vu ça. Dans son village deux cloches ont disparues. D'abord celle de la chapelle Saint-Damase perchée au bout d'un sentier. "Elle faisait plus de 50 kilos. Je me rappelle c'était tout le village qui s'y était mis pour faire la chapelle. Je trouve que c'est triste...faire des choses comme ça, je ne comprends pas", déplore l'octogénaire. 

A Ginasservis la cloche de la chapelle Saint-Damase située au bout d’un chemin, à l’ecart du village, a aussi disparu dans la nuit du 18 au 19 juillet 2019. (FARIDA NOUAR / RADIO FRANCE)

Sur la chapelle des Pénitents, au cœur du cimetière, la cloche datée du XVIIIe siècle s'est aussi volatilisée. Laurent Méaume adjoint à la mairie habite en face de l'édifice mais il n'a rien vu rien entendu, malgré la présence de ses deux chiens qui auraient pu aboyer.  "La nuit où ça s'est passé, je suis rentré entre 3h30 et 4h du matin et à ce moment-là il n'y avait pas de bruit, explique l'adjoint, perplexe. Il faut transporter quelque chose qui fait 50 kg, alors est-ce qu'ils étaient plusieurs ? On se pose toujours la question."

"Jamais on aurait pensé qu'on nous vole la cloche"

À une vingtaine de kilomètres, André Rousselet maire de la commune de Brue-Auriac regarde dépité le clocher vide de la chapelle Notre-Dame inscrite aux monuments historiques. "Jamais on aurait pensé qu'on nous vole la cloche, regrette-t-il. Ils étaient automatiquement deux, parce que 85 kg à 10 mètres de hauteur... Je pense qu'ils sont venus sûrement avec une nacelle." 

André Rousselet le maire de Brue-Auriac montre du doigt l’emplacement à présent vide où se trouvait la cloche en bronze volée à la chapelle Notre-Dame. (FARIDA NOUAR / FRANCEINFO)

"Tous les 15 jours la cloche sonnait, il y a des mariages, il y a des baptêmes, c'était un bâtiment qui était vivant. Il ne faut avoir aucun sentiment, aucun respect pour faire ça," ajoute André Rousselet, amer.

"Faire fondre les cloches pour récupérer le métal"

Mi-août, c'est au tour du village d'Esparron de Pallières d'être délesté de sa cloche en bronze de plus de 50 kg. "Actuellement aucune piste n'est écartée" explique le chef d'escadron Alexandre Pascal, commandant de la gendarmerie départemental de Brignoles, mais il en privilégie tout de même deux : "La première chose c'est les amateurs d'art, certaines cloches sont des objets d'art qui peuvent éventuellement intéresser les collectionneurs. Une des pistes que nous étudions également c'est l'opportunité pour les voleurs de faire fondre ces cloches, de récupérer le métal et de pouvoir le vendre sans forcément qu'il ait derrière d'intérêt réel pour le bien culturel qui a été volé." 

Un mois après les derniers vols de cloches dans le Var, le mystère perdure. Un reportage de Farida Nouar.

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