Qui est Claire Tabouret, l'artiste désignée pour réaliser les futurs vitraux de Notre-Dame ?

C'est à l'artiste française Claire Tabouret que revient la création de vitraux contemporains destinés à la cathédrale Notre-Dame de Paris dans les six chapelles du bas-côté sud de la nef. L'annonce faite par l'Élysée le mercredi 17 décembre met en lumière une jeune peintre de renom qui est également sculptrice et dessinatrice.

Elle est née en 1981 à Pertuis, dans le sud de la France. La peintre a fait les Beaux-Arts à Paris. Depuis 2015, elle est installée à Los Angeles, aux États-Unis. "Son travail a été acquis par de grandes collections et d'importants musées, tant en France qu'aux États-Unis ou en Chine", précise le communiqué de l'Élysée. Ses œuvres sont présentes dans les collections de François Pinault et ont été exposées au Palazzo Grassi, à Venise, en 2014.

Un style en évolution

L'artiste explore "avec force le thème de la mémoire en partant d'images d'archives, photographies ou souvenirs d'enfance", peut-on lire sur la page qui lui est consacrée sur le site de la Collection Pinault. "Une aura de mystère nimbe ses figures et inscrit ses œuvres dans le genre de la peinture d'histoire. Les sujets et paysages représentés, caractérisés par une atmosphère énigmatique, semblent hors du temps et tissent un dialogue ambigu entre l'œuvre et le spectateur".

Son travail a beaucoup évolué ces dernières années. "Pendant longtemps, je peignais des gens que je ne connaissais pas, confiait-elle l'été dernier à France 3 Ile-de-France. "Je trouvais des photos qui m'inspiraient pour représenter des situations qui m'intéressaient surtout de manière psychologique et autobiographique. Le fait d'être inspirée par la vie, l'extérieur, l'entourage, c'est assez récent pour moi. Ça a aussi changé ma manière de peindre. Les couleurs sont plus vives, et la lumière plus tranchée, plus criarde. Il y a quelque chose de plus vivant."

"Créer des vitraux qui auront une présence juste"

À propos de son nouveau projet, Claire Tabouret estime que "l'opportunité de mettre (son) art au service de l'unité à travers le thème de la Pentecôte est une magnifique main tendue" dans "une époque comme la nôtre marquée par les guerres, les divisions et les tensions extrêmes". Elle explique sa vision dans le communiqué de l'Élysée. "J'ai considéré le chemin du visiteur comme un voyage profondément personnel et spirituel à travers Notre-Dame, explique l'artiste. Il me semble essentiel de créer des vitraux qui auront une présence juste, accompagneront ce déplacement dans l'espace et interviendront comme un soutien visuel au voyage intérieur, mais sans s'imposer aux visiteurs."

Sur "une surface de 121 m2 sur les 2 500 m2 de verrières du Moyen Âge au XXe siècle que compte la cathédrale", elle exécutera une œuvre qui a retenu l'attention du président Macron et de l'archevêque de Paris, Mgr Ulrich, notamment pour "son adéquation avec le vitrail représentant l'arbre de Jessé (1864), présent dans l'une des chapelles du même bas-côté de la nef, qui demeurera en place". En outre, il respecte "(le) programme figuratif choisi par le diocèse de Paris relatif à la Pentecôte". La création sera réalisée avec les ateliers du maître verrier Simon-Marq. Fondé en 1640, l'atelier a collaboré avec des artistes comme Marc Chagall et Joan Miró.